IL Y A UN AN JOACHIM KÜHN FÊTAIT SES 75 ANS pour JAZZDOR à LA REITHALLE D’OFFENBURG EN JOUANT « MELODIC ORNETTE COLEMAN » !
Par jean daniel burkhardt le jeudi, novembre 5 2020, 10:19 - JAZZ - Lien permanent
Alors que le Festival Jazzdor 2020 a été décalé pour respecter le couvre-feu, puis annulé hélas par le second confinement (Espérons sauver un peu de Jazzdor La Saison ?), souvenons-nous du festival de l’an dernier le 14 novembre 2019, Jazzdor invitait Joachim Kühn et Henri Texier à une soirée Jazzpassage à la Reithalle d’Offenburg
Edgar Common de la Reithalle d’Offenburg essaie de faire sa promo de vendredi! Il faut dire que j’ai eu la bonne surprise de voir à l’entrée que Guts (pas comme sur l’album Hip Hop After All sur « Man Funk » que j’ai passé à mon émission (qu’heureusement elle a filmé, car l’audio fut perdu ! () avec Céline La Choualias Eoz pour ses aphunkysmes (aphorismes punk ou funk) « parce que le funk c’est la vie » !) mais comme DJ (il mixe plutôt alors des musiques Caraïbes sous le nom de The Decks (de ce qu'il mixe en DJ Set et qui n'est pas du Hip Hop, mais plus Antillais, pas celle-là, plus chapeautée!) d’après Boboundé qui en avait passé peu avant au Funktonic!
Joachim Kühn est déjà venu 3 fois (avec son new trio
en 2017 je me souviens) avec de superbes photos de Patrick Lambin
Joachim Kühn surpris par Patrick Lambin en coulisses
et fête ses 75 ans avec l’album « Melodic Ornette Coleman » (mélodique, Ornette Coleman ? Harmolodique oui ! Mais par Kühn ça passe mieux !) en solo! Kühn a été l’un des rares pianistes à avoir joué en concert
enregistré à Leipzig avec Ornette Coleman sur le disque « Colors »
en 1996,
Ornette lui rendant la politesse sur son disque « Universal Time »!
Début calme mais je ne reconnais pas le thème!
Improvisation puis « Street Blues»
(je crois sur un album avec son fils batteur Denardo et son groupe Prime Time sur
« Tone Dialing »
, son album le plus funky!)
Après quelques aigues, des graves puis une époustouflante accélération jazz obsessionnelle! C'est son cote jazz impro même quand il joue Mozart ou Bach, sans aller jusqu'aux Goldberg variations, il est plus dans le jeu du piano du martèlement au calme en final!
« Songworld »me fait penser au même morceau de
piano que Carniel en fin d’après-midi « (« Lonely Woman» ,
celle de Silver, pas celle d’Ornette Coleman (ici Live à Jazz à Vienne en Val en 2009 reprise par Kühn dans son disque au début en version « Ramblin »et en version « Ballad »
!) puis eu début du Köln Konzert de Keith Jarrett dans l'accélération! Très
beau et mélodique en effet!
En fait beaucoup de pianistes ont l'attitude de Bill Evans courbés sur le clavier !
Photos Patrick Lambin (https://www.facebook.com/photo?fbid=10206918693883679&set=a.3303483683756)
« Lost Thoughts »est plus funky et un joli thème à la transe de Jarrett à Köln,mais Kühn l'envoie accélérer ailleurs! Il n'est pas loin de Tristano dans « East Thirty Seconds» par la ligne ininterrompue d'une main tandis que l’autre rythme en stride jusqu'à la transe! Citation de « stormy weather » au début et a la fin! Ces 2 concerts de l'ONJ par son swing et Kühn mélodiquement me réconcilient avec Ornette que j’aime moins que Coltrane sauvé par son mysticisme (jusqu’à « A Love Supreme ») et Albert Ayler par sa folie douce ou criante! Il y a chez Ornette une froideur systématique dans la contradiction pour le principe s’érigeant, une fois reconnu, comme règle qu’il s’applique à lui seul et à ses adeptessous le nom d’harmolodie!
Aggregate and Bound Together a aussi comme le précédent un côté sud-africain!
Kuhn explique « melodic ornette
coleman » car quoique free jazz, Coleman a aussi compose de jolies mélodies! Il les pré-annonce
par 3 puis 2!
« Somewhere » (pas « A place for us » de Bersntein dans
West Side Story (je prefere Hair)
ou par Tom Waits sur Blue valentine) mais joli! 
« Food Stamps On The Moon »est plus rythmé et proche d'un certain stride
dans lequel kuhn excelle aussi autant que dans ses folles accélérations! Au
piano, Ornette c’est la folie du « Tea For Two » de Bud Powell !
Il ne jouera pas que du Ornette ce soir!
Mais aussi Mal Waldron: « Warm Canto » qu'il aimait adolescent a 16 ans donc vers 1960, j’apprécie ce bout d’années 60s de ses souvenirs, qui ferait une belle musique de film avec Dolphy à la clarinette basse!
Je me souviens surtout de la « Fire Waltz » de Waldron avec Dolphy à la clarinette basse
et Booker Little, trompettiste auquel j’ai
déjà pensé ce festival Live au five spot !
Je me suis intéressé à Mal
Waldron quand Jeanne Lee est morte et quand lui est mort ! Il a été le dernier pianiste de Billie Holiday!
Il y a comme deux niveaux: rythmique inchangée et
l'autre main qui part en goguette! Magnifique comme une musique de film!
Il poursuit avec « Peace on earth » (pour une fois accompagnée de cordes et d’harpe (Alice Coltrane? Oui mais
au piano) de John Coltranequ'il « souhaite au monde et
à nous »!
Kühn a enregistré un « Love & Peace » Magnifique lenteur des basses parfois accélérées de trilles et les
rejoignant parfois!
Un thème rapide et fou à la Ornette! Plus proche d'Ornette au piano dans sa liberté!
« Epilog der hoffnung » est une de ses dernières compositions enregistrée avec Mateusz Smoczyński! Il commence très calme avec répétions en écho puis accélère, mélodie montante(un peu « What the world needs now is love sweet love / that's the only thing there's just too little of » de Burt Bacharach (ici une version folk blanche par Jaclies DeShannon et une noire plus soul par Dionne Warwick!)
Un pianiste complet qui nous a fait ce cadeau de venir presque hors promo jouer la musique qu’il aime fêter avec nous son anniversaire en toute liberté)
Joachim Kühn jouant, se reflétant dans le piano!
Patrick Lambin aime capter ce reflet du pianiste dans son instrument!
Joachim Kühn en conversation avec Philippe Ochem, directeur de Jazzdor
Jean-Daniel BURKHARDT