Il y a un an, on pouvait voir en exclusivité pour la rentrée de Jazzdor La saison 2019 

l’Expanding Universe Quintet du saxophoniste Michael  Alizon

avec pour ce projet Michael Alizon  (Compositions - Saxophones ténor/soprano)

doublé de Jean-Charles Richard (Saxophones soprano/baryton dont il est l’un des meilleurs instrumentistes en France, que j'avais découvert.avec le projet Pierre et Marie Tuerie d'Antoine Hervé il y a 11 ans! ),

Benjamin Moussay (Claviers Rhodes/Synthés/Electro), son vieux complice originaire  d’Illkirch, l’un des plus talentueux claviéristes de la région, souvent entendu avec lui au Piano-Bar dans les années 90s, qui vit  depuis à Paris et accompagne Claudia Solal),

doublé de Jozef Dumoulin (decouvert avec la "Panharmonie" de Dré Pallemaerts) et qui a sorti le premier de disque  de fender rhodes solo) (Claviers Rhodes/Synthés/Electro)

et Franck  Vaillant qui après avoir été batteur de Lo’Jo et de Print, vole aussi de ses propres ailes et dont j'avais adoré le premier "Magnétic Benzine" (Batterie)!

J'y étais, et en avais écrit ceci, le 16 octobre avec mes photos ratées, abstraites, lumineuses, colorées...

J'avais écrit ceci:

"Ils commencent avec "Signal immuable"

! Lignes de Dumoulin (qui a sorti le premier album de fender rhodes solo) et unissons saxos sur les balais bruissants du batteur, Moussay en rythmique dub, soudain le tempo de la batterie s'affermit et les saxos partent en lignes brisées/syncopées par la batterie

! Les deux souffleurs

semblent une seule voix/énergie

! Puis Alizon s’échappe dans les aigus! Dumoulin produit des anfractuosités liquides, Moussay des sons théréminants non terminés ni terminaux! Dumoulin part en vent dans les pales, y apporte l'eau! Et c'est à Richard de faire son solo, baryton mais pas dans la puissance, presque lesterien!


Je l'avais découvert.avec le projet Pierre et Marie Tuerie d'Antoine Hervé il y a 11 ans!
Montée de claviers à deux, en courte échelle, par paliers de ce trou liquide!
Un peu de Mingus aussi dans la puissance sonore!
Petits klooks plasticants/plastifiés comme des jouets de
Franck Vaillant!


"Ce projet veut réconcilier Expérimentations spatiales d'Hubble et musicales!"
Ils continuent avec "Vers l'infini et au-delà!" Mais n'ai pas vu Buzz l'éclair dans Toy Story!



Michael Alizon
doit avoir un fils de cet âge! Richard soprano Alizon ténor, Dumoulin aux lignes et Moussay aux bruits apportant l'aile de l'ange du bizarre horrificque et batteur aux cymbales! Beaux unissons de saxos, alizon passe au gros des deux prend son premier solo!

Alizon  m'a toujours fait penser a Dexter Gordon, Alizon!
Mais il peut aussi hurler à la Coltrane sans rien perdre de son lyrisme et en retombant toujours sur la mélodie!
Ils nous envoient ensuite sur la lune, "Moon", ou si j'ai mal compris "Le Monde, des Ondes" (déjà joué avec Jean-René Mourot en duo!


Les couloirs du temps (feat. Jean-René Mourot) de Michael Alizon sur Amazon  Music - Amazon.fr
Dumoulin, je l'ai découvert avec la "Panharmonie de Dré Pallemaerts,


Pan Harmonie: Pallemaerts Dre: Amazon.fr: Musique

puis il a enregistré le premier disque de Fender Rhodes Solo!


A Fender Rhodes Solo: Jozef Dumoulin: Amazon.fr: Musique

Après de longues lignes de fusées en fusion, il se baisse vers les pédales d'effets! C'est un peu le guitar-hero de ce groupe!


CD Digipack - Fire & forget 2 - Julien Lourau - Espace Culturel E.Leclerc

ça fait un peu penser au Fire & forget de Julien Lourau (qui sera à Jazzdor La Saison avec Christophe Imbs le 12 janvier!!


Julien Lourau - Fire & Forget (2005, Digipak, CD) | Discogs

Solo de batterie tellurique à perdre pied tout en trépignant dans la danse sur un sol instable puis faisant/ crisser ses cymbales puis ralenti et repart en percus! Accélération!

"Totale apesanteur"  , est suspendue un fil, on y flotte et on s'y sent bien" ballade non loin du Bagdad Café!

C'est bien Franck Vaillant a la batterie!


L'assez rock "Hubble station" est enchaîné avec "bues orbital"
Hubble station avec des chases à deux saxos se répondant, l'un rythmique, l'autre mélodique! Puis cris des souffleurs!
Blues orbital, alterne ralentissements et accélérations de la rythmique et des souffleurs sur les souffleurs soutenue par Dumoulin!


Ilium: Pierre de Bethmann, Pierre de Bethmann: Amazon.fr: Musique

Ca me fait penser a l'Ilium quintet de Pierre de Bethmann  et à l' Uncaged Sophie Alour électrique!

Sophie Alour - Uncaged (2007, CD) | Discogs

ça se calme ou ballade (rappelant "Les chemins du crabe d'Alizon') quand Alizon joue du soprano et Richard est au fond sonore au baryton! Un peu de Bitches Brew dans le solo de Dumoulin!


Quant à Moussay il avait partage les claviers sur le disque "Ode to Doodooda" de Laurent Robin surfant!

LABEL LABORIE JAZZ - Productions - Ode to the doodooda
Solo de Dumoulin tout en textures chantantes, impaires, manquantes et comblée électricité et de sons!
Moussay soutient en reggae!


Beaux échanges a 2 sax sops sans redites mais ensemble! Puis ténor Alizon et Richard soprano un peu Strasax pour Alizon!



Puis solo Alizon sur la basse De dumoulin!



Malgré l'électricité, Alizon a su garder son ingénuité mélodique! Vaillant roule un peu a gnawa dans les cymbales puis en tinte le discours sur le solo de soprano de Dumoulin! Brusque chute percussive de Vaillant qu'a pas peur du vide!


En bis un morceau en lien aussi avec la constellation du cancer, "Les sentiers du crabe"  titre éponyme d'un précédent disque d'Alizon aux mélodies déjà tournoyantes autour d'elles-mêmes! La seconde voix de soprano de richard enrichit le discours d' une seconde voix!


Le projet est à suivre sur scène, l'album sera enregistré en février 2020!
Je rentre sous les étoiles urbaines et célestes



Mais il y avait aussi Patrick Lambin et ses Photos  tout à fait réussies, comme d'habitude!

Le disque sortira le 30 octobre 2020!


EXPANDING UNIVERSE QUINTET - MICHAEL ALIZON



Au commencement était le silence du vide intersidéral avant le Big Bang, où il n’y avait rien et où l’on ne retrouve rien que le vide absolu, puis tendant l’oreille , un « Signal Immuable », presque imperceptible, SOS d’un clavier perdu vers son complice ! Les instrumentistes sont des planètes nous/ s’envoyant  des signaux musicaux pour se repérer dans l’espace musical qu’ils créent en direct devant nous, espace entre eux qu’ils font vivre comme à la création du monde ex nihilo, les claviers faisant les vents solaires puis sculptant la matière tellurique de la batterie avec les souffleurs, à partir du rêve, la forme qui peu à peu, s’agrège, prend forme et vitesse!

Plus rapide que le son et la lumière, la « Célérité Lumineuse » (l’enregistrement studio semble s’être fait d’après cette vidéo dans un espace-temps accéléré)  est plus rythmée par les deux souffleurs, les deux claviers se relayant, l’un rythmique, l’autre mélodique comme en relais ou une fusée l’un de l’autre, ou une énergie hybride !

Comme parvenir « Vers L’Infini (et au-delà…) » comme Buck  L’éclair dan Toy story  (Michaël Alizon a un fils en âge de l’avoir vu à l’époque),  cette quête nous mène en un lent tremblement de l’électricité donnant vie et au dessus, les deux souffleurs mélodiques, de loin en loin ?  Par relais comme une fusée comme une fusée propulsée jusqu’à l’orbite, puis lâche le réacteur  et l’autre clavier ou souffleur prend le relais en soliste, tandis qu’il se recharge en rythmique. De la même façon, la distance est relayée/parcourue du saxophone soprano d'Alizon à celui baryton de Richard, comme les deux claviers, l’un jouant mélodique, lautre rythmique, presque sur l’énergie, jouant presque de l’électricité. Et par ce relais hybride de souffle et d’électricité se dédoublent et se dilatent l’espace et les possibilités rythmiques offertes par l’espace musical « Vers l’infini, (et au-delà…)

« Totale Apesanteur » me fait un peu penser à « Crepuscule With Nellie » de Thélonious Monk (où déjà se relayaient Gigi Gryce à l’alto et Coleman Hawkins, le premier faucon du saxophone et John Coltrane l’innovateur qui inventerait le free jazz mystique, soit l’origine du Jazz et l’avenir du Jazz Hard-Bop !), et ici s’y relaient Alizon au ténor et richard au baryton dans une immobilité rythmique donnant libre cours au lyrisme des harmonies entre souffleurs !

Partons ensuite pour « Le Monde des Ondes » (déjà joué avec Jean-René Mourot en duo), trouve ici une dimension plus électrique, et  me rappelle un peu un ancien Blues Hard-Bop d’Alizon, « Lesvez Blues » sur « Les sentiers Du Crabe ».

Et Le Blues à propos, me dire-vous, existe-t-il dans l’espace ? Oui on est seul dans l’espace ou dans une station orbitale, mais c’est un « Blues Orbital », ralenti, repensé, rythmé par le flux et le reflux des passages des objets en orbite sur un deux temps dubbé, bouillonnement Jazz-rock de claviers magmatiques, et les saxos soufflant l’un vers l’autre d’un côté à l’autre de ce volcan de solitude animée par les claviers spatiaux jusqu’au cri d’un alien!

Autre station, plus connue de nous « Hubble Station » , une station spatiale et un télescope embarqué américain qui semble observer sur un bon tempo (le plus vif de l’album ?) la lune de Monk avec de beaux échanges des souffleurs se répondant, l’un rythmique, l’autre mélodique, ou se compexifiant, s’enrichissant l’un l’autre, avec un peu de la clarinette basse, oiseau noir de Sclavis reluisant de l’électricité d’un des claviers dans le solo, un peu à la manière d’
« In a Silent Way » de Miles Davis passant à l’électrique en douceur ou de la clarinette basse de « Bitches Brew » et un « Vaillant » solo de batterie. Si j’aime les mythes grecs (dont je connais mieux versions romaines ayant fait des années de latin mais une seule de grec), je n’ai jamais, en regardant les étoiles, su les associer en galaxies, faute d’une fille pour me les expliquer et montrer ! Alors pourquoi ne seraient-elles pas (aussi) celles des grands Jazzmen morts dans ce cas, dont les musiciens reflèteraient, de loin eloin, certaines notes pour nous y faire penser !

Enfin, le public de Michaël alizon connaît déjà « Les sentiers du Crabe » , éponyme d’un ancien album, qui trouve ici un nouvel arrangement à l’habillage plus électrique dans les claviers et les souffleurs  doubles redoublant le lyrisme de la mélodie originale !

Les versions studios sont plus longues que ces appétissants teasers que j’ai saucissonnés façons tapas de bouchées de bouchées galactiques pour des raisons apéritives pour ne pas spoiler l’album avant sa sortie !

Pour en entendre davantage et dans de meilleurs conditions, il vous faudra aller à la Release Party    gratuite  maintenue le 19 Novembre à 18 h à la Péniche Mécanique  pour le festival Jazzdor (festival maintenu mais aux horaires avancées pour respecter le couvre-feu avec Benjamin Moussay ou acheter le disque à partir du 30 octobre 2020! L’un n’empêche pas l’autre et vice versa ! 

Jean-Daniel BURKHARDT


Photos  Patrick Lambin

Et le Festival Jazzdor intégralement maintenu mais avancé à des horaires respectant le couvre-feu! Les places étant réduites, Dépêchez-vous de prendre vos billets! 

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