Le mercredi 13 novembre, on pouvait entendre à Jazzdor en seconde partie au fossé des Treize le Hans Lüdemann Polyjazz Trans Europe Express groupe franco allemand berino-parisien: avec Hans Lüdemann, pianos / Yves Robert, trombone / Silke Eberhard, saxophone alto & clarinettes / Alexandra Grimal,saxophones & voix / Régis Huby, violon / Kalle Kalima, guitare / Sébastien Boisseau, basse / Dejan Terzic, batterie & percussions, avec quelques changements de personnel par rapport à l’ensemble habituel: Théo Ceccaldi (ici sur ce bon live (https://www.youtube.com/watch?v=rAibQBbgrRk&t=548s))  étant remplacé par Régis Huby (entendu le week-end précédent avec « Unbroken ») et Ronny Grauppe remplacé par Kalle Kalima entendu l’année précédente avec Andréas Schaerrer en première partie de Michel Portal!


Ils commencent avec « Zick mulen » Belle palette sonore au service de belles compositions, d'abord naturelle comme un ruisseau, puis de plus tourmentée et contemporaine !

Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/)

Ils continuent avec « U 13 » de Eberhardt, avec le  contrebassiste Yves Boisseau bondissant en riant d'aise, le batteur Dejan Terzic cymbalant a tout vent, le guitariste Kalle Kalima électrisant le son après Grimal (Alexandra Grimal est née en Egypte, fille de l’Egyptologue Nicolas Grimal et petite-fille de l auteur de manuels de Latin pour Collège Pierre Grimal dans lequel les collègiens de mon temps apprirent « rosa,  dominus» et autres déclinaisons latines et un peu de civilisation latine,et Lucrèce et Pétrone en terminale puis Catulle à la fac !) , mais si elle s’est intéressée à l’Antiquité, c’est plus du point de vue des mythes grecs et de l’astronomie dans son disque Andromèda, mais on a aussi pu l’applaudir avec Théo Ceccaldi et son groupe Petite Moutarde en ciné concert de L’Entracte, film surréaliste muetde René Clair), solo free d'alto et Yves Robert coulissant à distance sur l'archet du violon! Et fin bringuebalante  aux éclats collectifs!

  

Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/)

« Bergen » (Montagnes) est un  autre thème thème inspiré par la nature aux beaux contrechants allongeant !


Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/)

Traum in traum  du batteur Dejan Terzic est beaucoup plus tourmenté a la descente sur le solo d'Huby  puis thème plus energique!


Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/)

En 2014 avaient joue a Offenburg le lendemain des attentats de Paris!


Hans Lüdemann aime aussi jouer d’un Piano « virtuel » désaccordé sur ordi comme s’il avait trop bu  dans un « Quarter Tone Concerto » ! En effet  ce piano ou clavier ivre a virtuellement trop bu et sonne chinois comme une cithare! Amusant, il joue sur clavier connecté au laptop faussant le jeu en piano dobro désaccordé! Piano préparé mais non pas intérieur comme une Courvoisier mais extérieur! Ce n'est pas eux qui boivent c'est l'appli qui joue COMME S'ILS AVAIENT BU! L'appli fait boire le piano par perfusion!


Yves Robert joue très bien le trombone bourré (lors de son passage pour L'argent (disque original alternant musique et réflexions  sur L’argent, les banques (bon live ici avec Elise Caron) mais je crois que si elle était venue j’aurais aimé comme cette vidéo!)  et interviews d’un trader ou de personnes plus pauvres)  il avait dit a Pôle Sud:

« je trouve de bons titres, peut-être que je suis plus doué pour trouver des titres que pour la musique! » ça m'a fait fourire  et même éclater de rire car je suis pas loin de le penser et il m'avait demande « vous êtes d'accord? » (j’étais au premier rang)  et j’ai dit « Oui ! » ayant peu apprécié son disque «été » mais amusé par exemple du titre « Le Monstre du Loudness »! Je l’avais même traité de « débouche-évier et je suis poli» à la radio !

Huby cricrinne bien bourré aussi! Tous jouent bien bourrés et de concert cette sorte de blues alcoolisé fini en salsa bourrée! Je les ai presque préférés bourrés!

 Et que dire de l' »Alcoolic Blues » de 1919, du chanteur Ted Lewis et son « Harmonica Harry » avec qui commença Fats Waller faisant sauter le joint des rent parties ()  qui aimait à dire "Thomas Waller ne boit pas mais Fats prendrait bien un whisky!" jouant deux fois la première partie au lieu de faire sensation en jouant des thèmes classiques comme ce « Russian Fantasy »  pour montrer qu’il pouvait le faire, du violoniste  Stuff Smith  mettant le trompettiste de Fats à l’amende pour vouloir arrêter de boire  et après-guerre du « Non Alcoholic »de Woody Herman chantant « Panacea » (et les four Brothers Getz, Stitt, Cohn et Chaloff ne se contentaient PAS de boire, hélas, ils se droguaient à la dure)! Bref que serait le Jazz sans l’alcool et la prohibition?

Puis « Schwartz und weiss » (bien virtuellement ivre aussi à deux pianos) , premier titre  du disque! Agréable aussi en contraste de les voir aussi sobres? Ou encore piano bourré? Eberhardt lance les solos de piano bourrés du bras et les autres et Lüdemann s'amusent à faire flotter les harmonies bourrées!

Je les préfère bourrés à sobres! Le guitariste Kalima est un bon gratteux blues bourré aussi!   


Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/)

Et puis j'avais 48 ans ce 13 novembre, j’ai dépassé l'âge où est mort de l’alcool mon idole Kerouac, même les 40 ans de Bernard Dimey! J'ai bien le droit de me bourrer la musique par procuration! Bourrés de talent, ils sont plus libres de se suivre dans leurs ivresses thématiques!

Jean-Daniel BURKHARDT

photos de loin de moi,

quand indiqué Photos  Patrick Lambin (https://www.facebook.com/events/2418148878474324/permalink/2449774485311763/) beaucoup plus réussies!