FRANCOIS CORNELOUP QUINTET AVEC SOPHIA DOMANCICH, SIMON GIRARD, VINCENT TORTILLER : REVOLUTIONS AU FOSSE DES TREIZE!
Par jean daniel burkhardt le mardi, avril 30 2019, 13:36 - JAZZ - Lien permanent
Le nouveau Quintet du saxophoniste baryton FrançoisCorneloup est composé de la pianiste Sophia Domancich (au fender rhodes), Simon Girard au trombone, Vincent Tortiller à la batterie et Joachim Florent à la basse électrique. Il en dit« “RÉVOLUT!ON“ veut donner à entendre une musique en mouvement qui résonne dans les sonorités actuelles de la musique vivante. “Mon souhait fondateur est que l’approche des artistes de la nouvelle génération que sont Simon Girard et Vincent Tortiller, par les ressources de leur déjà grand talent, puisse interpeller avec vivacité une histoire, un parcours musical, les miens, tel qu’ils se tracent depuis plusieurs décennies au travers de mon travail de compositeur et de chef d’orchestre ».
Ils commencent par «Fileuse » avec une intro de baryton du leader, puis rondeur du rhodes et de Joachim Florent à la basse électrique en pantalon beige et chemise grise, seul habillé de couleurs claires, les autres de noir vêtus (à la basse électrique contrairement à son dernier passage à la contrebasse avec Animal)
un peu avec le rhodes comme les pas comptés de Miles Davis, dans Bitches Brew (l’album qui s’est le mieux vendu de l’histoire du Jazz) , et belles harmonies puis riff, cohésion des souffleurs entre trombone et baryton
et la batterie tabasse dur un rythme ininterrompu!
Les souffleurs reprennent encore Bitches Brew mais avec une batterie plus souple et saccadée derrière, comme sur une chaise électrique puis Corneloup se calme sur le rhodes et la basse afro sur rhodes en transe et batterie tapotée sur les toms très vite comme des tambours!
Intense mais mélodique, c'est peut-être ma formation préférée
de Corneloup, avec Ursus Minor déjà vu il y a dix ans à Pôle Sud avec Jazzdor, car
souvent s'il n'est pas « tenu » par une bonne rythmique, il est
parfois trop bruitiste et barré comme en solo avant Claude Barthélémy (guitariste ayant dirigé l’ONJ) et Médéric Collignon, là, les cuivres
adoucissent même la chose par leurs harmonies sans perdre en énergie!
A propos
de guitare, il n'y en a point, mais Joachim Florent en fait un bon solo électrique de sa basse et c'est tout comme! Puis riffs a
nouveau bien envoyés des souffleurs! Et solo de Corneloup mélodique
(j’avais d’abord adoré ses Papillons Noirs pour Paris Musette Swing Manouche), puis de plus en plus puissant (tiens il
était tellement avec les autres que je n'avais pas remarqué son absence de solo
jusque-là), et le fender rhodes souligne la ligne de basse, la basse et la batterie le retour attaques de riffs de sax puis puis
trombone, et motif africain de concert, soudain la batterie seule,
entre afro et trap electro drum'n'bass dans les ras reprenant toute le motif
afro! Ils ont déjà joué ce thème à Jazz Europa!
Intro basse et rhodes a la Shaft Blaxplotation ou Jack Johnson de Miles bien funky, belle structure (aussi un peu à la Bitches Brew)!
Et là encore les
souffleurs ajoutent du mélodique! Bon solo de Claudia Domancich qu'on connaît moins au rhodes qu'au piano (avec une courte citation de la musique de
Martial Solal pour A
bout de souffle de Jean-Luc Godard), puis solo de Corneloup
en montée bien entouré du rhodes et
suivi du trombone, gravissant sur la batterie jusqu'au climax!
Batterie en
trolley et basse plus intéressante encore a la montée et pendant
le solo de trombone!
Puis soudain riffs de basse a la Bitches en
opposition et soutien au trombone toutes coulisses dehors jusqu'au cri propulsé
par la batterie! Il y a une vraie énergie rock juvénile dans ce groupe dans ces
moments!
Et a la fois une maîtrise à tout stopper net pour calmer le jeu! Et si c'était le meilleur répertoire et groupe de Corneloup depuis Fregoli?
Pour la suivante
super intro de Domancich sur le souffle du second clavier vert!
D'abord perlé, poétique, puis vers l'aigu en gardant la rythmique un peu comme dans « Sparkling Water » de Laurent Coq avec Sophie Alour (dont la sœur aînée Chrystelle a sorti un album de chansons Bossa Nova Traversée) sur Uncaged!
Les souffleurs
arrivent sans briser le charme en douceur pour Corneloup, jouant du bout des lèvres
ou du souffle caressant l'anche comme Ben Webster et
avec sourdine pour le trombone!
Suit autre solo de basse magnifique et cristallin,
autant que le rhodes, sur les baguettes fines égrenant sur les seules cymbales
les gouttes stalactites de la grotte qu'il leur fait! Magnifique moment de poésie
prolonge aux bâtons ouatés! Vincent Tortiller sait donc aussi être un batteur
très poétique, pas toujours dans la puissance.
Superbe ballade un peu a la
« Goodbye »de Gordon Jenkins, Goodbye Pork Pie Hat de Mingus à la mort de Lester Young ou Django de John Lewis! Corneloup présente Simon Girard
trombone,
Vincent Tortiller batterie!
Comme Miles a l'Isle de wight(et d'ordinaire), Corneloup ne présentera pas
les titres de ce concert, qui sont plus composés que la simple jam de « Call it anything »!
Pourquoi guider, baliser le trajet, l’imaginaire libre de ses propres libres associations de chacun pas besoin quand la musique fait sens de la nommer et c’est ici le cas)! Dans cette sorte de rêve éveillé cela ne gène pas d'ignorer ou l'on est, va, nous emmène, la parole et ses mots rompraient même le charme en nous éveillant a la conscience d'une quelconque réalité!
Ce sont déjà les dernières compos du concert Avant la danse et Un cœur simple dédié a une nouvelle de Gustave Flaubert du même nom!
Jazzdor, partenaire du projet avait déjà eu la primeur à Berlin de cet « Avant La Danse » à Berlin! Après de bons riffs éclatants des souffleurs, excellent duo de Domancich avec la basse puis batterie entre dans la danse, puis les souffleurs en riffs, Corneloup dans un solo puissant en ascension puis accélération sur le rhodes et la batterie puis tutti final des souffleurs!
Peut-être Corneloup n'a jamais si bien dosé énergie et mélodie que dans ce répertoire! Souvent il m'a perdu dans Ulm ou Pidgin!
Magnifique thème
aussi Un cœur simple,
qu'on découvre à Corneloup aussi finalement, comme à la gouvernante
flaubertienne, dans l'innocence de cette mélodie de quelques notes répétées
avec le trombone en contrepoint puis un solo lyrique à faire venir les larmes!
Florent improvise derrière lui des jalons légers,
funambule dansant sur ses grosses cordes devenant fines comme Steve Swallow!
phrase reprise par le trombone
avant un magnifique solo ,
avec les seules variations d'intensité de la batterie, puis la basse jusqu'au dernier souffle de Corneloup dont on croit pouvoir compter les gouttes de salive ou de sueur mêlées!
Déjà entendu à Europa
Jazz en 2018 également!
Corneloup remercie Jazzdor, Nevers et Le Mans de l'avoir aide a monter cet orchestre!
Pour gagner l'album à paraître, il faut deviner le dernier
titre en Bis des Beatles : Tomorrow never
knowssans ses fringues indiennes ni sitar ni Maharashi ni zoziaux lectros mais avec une bonne basse et batterie survitaminée
(le rythme de Ringo Starr était intéressant)
sur le rhodes et baryton presque aussi limpide qu'une clarinette basse de bois et trombone tous vents dehors!
D'ailleurs on n’était pas loin dans le traitement de celui de Ducret de Times They Are A-Changingde Dylan en plus respectueux de l'original!
Le disque sera enregistré en juin prochain !
Jean Daniel BURKHARDT
Prochain Concert:
Payen - Laubrock Quartet + Verneri Pohjola & Mika Kallio
- Vendredi 10 mai 2019 de 20:30 à 23:30Semaine prochaine7–16°C Averses
- CSC Fossé des Treize6 rue finkmatt, 67000 Strasbourg
- Billetsjazzdor.soticket.net
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"𝗔𝗡𝗜𝗠𝗔𝗟 𝗜𝗠𝗔𝗚𝗘" - Mika Kallio & Verneri Pohjola
+
"𝗔𝗟𝗟 𝗦𝗘𝗧" - 𝗡𝗢𝗨𝗩𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗖𝗥𝗘𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 - Ingrid Laubrock, Stéphane Payen, Tom Rainey, Christopher Tordini
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"𝗔𝗡𝗜𝗠𝗔𝗟 𝗜𝗠𝗔𝗚𝗘" Si ce projet est né de la création d’une bande-son improvisée pour le film documentaire « Animal Image » de l’artiste visuel finlandais Perttu Saksa, la musique existe seule et évoque tour à tour les paysages glacés et anciens de la forêt finlandaise, la quête humaine et animale d’un monde partagé en symbiose, une recherche d’infini, de pureté. A découvrir.
𝙁𝙞𝙣𝙡𝙖𝙣𝙙𝙚 - 𝙈𝙞𝙠𝙖 𝙆𝙖𝙡𝙡𝙞𝙤, 𝙗𝙖𝙩𝙩𝙚𝙧𝙞𝙚, 𝙜𝙤𝙣𝙜𝙨 / 𝙑𝙚𝙧𝙣𝙚𝙧𝙞 𝙋𝙤𝙝𝙟𝙤𝙡𝙖, 𝙩𝙧𝙤𝙢𝙥𝙚𝙩𝙩𝙚, 𝙚́𝙡𝙚𝙘𝙩𝙧𝙤𝙣𝙞𝙦𝙪𝙚
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"𝗔𝗟𝗟 𝗦𝗘𝗧" Si les deux saxophonistes se guettent respectivement depuis une quinzaine d’années, il aura fallu attendre jusqu’à aujourd’hui pour que cette rencontre ait lieu. Le prétexte musical à l’œuvre n’est pas des moindres et nous renvoie en 1957 quand le George Russell et Günther Schuller Orchestra featuring Bill Evans (le disque se nomme Bill Evans and Orchestra !) « crée » la pièce « All Set » du compositeur Milton Babbitt pour un combo de jazz. Nous sommes en pleine naissance du « 3e courant » et les frontières entre jazz et musique contemporaine trouvent déjà des démolisseurs patentés. Si cette œuvre est écrite pour octet de jazz, elle sera évoquée et prolongée ici en quartet seulement, comme un work in progress tenu sur le feu par quatre voix uniques du jazz actuel, un jazz à l’écoute de l’autre et des multiples courants apparus au cours des soixante dernières années.
𝙁𝙧𝙖𝙣𝙘𝙚 - 𝙀𝙩𝙖𝙩𝙨-𝙐𝙣𝙞𝙨 - 𝙄𝙣𝙜𝙧𝙞𝙙 𝙇𝙖𝙪𝙗𝙧𝙤𝙘𝙠, 𝙨𝙖𝙭𝙤𝙥𝙝𝙤𝙣𝙚 / 𝙎𝙩𝙚́𝙥𝙝𝙖𝙣𝙚 𝙋𝙖𝙮𝙚𝙣, 𝙨𝙖𝙭𝙤𝙥𝙝𝙤𝙣𝙚 / 𝘾𝙝𝙧𝙞𝙨 𝙏𝙤𝙧𝙙𝙞𝙣𝙞, 𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙚𝙗𝙖𝙨𝙨𝙚 / 𝙏𝙤𝙢 𝙍𝙖𝙞𝙣𝙚𝙮, 𝙗𝙖𝙩𝙩𝙚𝙧𝙞𝙚
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