WEMERGE: Des étudiants à ouïHEAR très créatifs!
Par jean daniel burkhardt le lundi, octobre 29 2018, 06:24 - KRONIK'XPRESS par SMS - Lien permanent
Cette
première soirée d'Exhibitronic 2018 Wemerge permettait à des étudiants de
la HEAR de jouer leurs œuvres.
Sur
les parquets d'une salle décorée à la Arp de blanc et rouge mural,
on a pu entendre à l'entrée Parquets de Charlotte
Roos: pièce enregistrée au CEAAC avec des danseurs
pédestres et aériens (comme pour le chachacha Cubain, nom donné par Enrique Jorrin venant du bruit des pas des
danseurs):
Des mouvements de meubles et objets sonores se mêlent aux conversations et installation des derniers arrrivants assis par terre et aux grincements, souffles et soupirs ou respirations de danseurs aériens ou pédestres! Halètement féminin? Crissements et pas, comme si le parquet était un jeu de construction et les danseurs les pièces!
Puis énumération des œuvres par la jolie voix appliquée d'un étudiante
(badge visiteuse 018) au Foyer et
Chers public de #wemerge, moment dans l'enveloppe de Mathieu Fuentes: lettre d’aéroport? Pièce pour magnétophone? Fuentes est d'ailleurs absent!
L'aubette?(Ou
nous sommes)
Une voix d'homme jeune trop lointaine et pas assez forte pour tout comprendre «Allez n'a(i)y(es)z? pas peur!»
Puis une voix de femme, plusieurs, peut-être prises plus pour leur son musical que pour leur sens, puisque depuis Pierre Schaeffer, dans l'acousmatique et à Exhibitronic tout "objet sonore" fait son,musique,sens! Une turbine, les réacteurs d'un avion qui décolle mêlés aux doux tintinnabulements de noël et autres musiques qui en changent la perception, allongent, prolongent le réacteur décollant qui serait sirène de l'air!
«Ceux
qui me voient venir, moi aussi je les vois venir.» Je pense au film La jetée
d'un cinéaste américain en France, Chris Marker! (qui inspira L'armée
des 12 singes )
"Je
me demande où tu es dans ce ciné-dancing de l'aubette" qu'on
croirait sentimental mais sa plus belle histoire d'amour
(https://www.youtube.com/watch?v=F86_5kMFvLE)
disait Barbara c'est nous "Cher public de l'aubette, où es-tu? Sur la bande
blanche? Rouge? M'entends tu sur ce parquet, toi qui regardes ma
voix?" Poésie réflexive qui paradoxalement distancie le public
qu'elle nomme d'un sourire d'ironie émue!
Bel accompagnement instrumental d'un saxophone électronique en plus des résonances aéroportées!
L'artiste s'interroge sur son propre moyen «c'est la cassette?»
On
a pu entendre ensuite "Par
delà le bien et le mal" de Céline Jiang, son interprétation sonore de l'oeuvre de
Nietzsche: une voix asiatique chantant, un oiseau et l'écho d'un
cri, clameur d'un aigle sur une percu, très immersif car joué plus
fort donc plus proche et entourant enveloppant! Ça me fait penser au
pianiste Chassol dans l'utilisation des oiseaux!
Un bel unisson, souffle peut-être d'un khène amplifié, joue très
lentement ou quelque orgue a bouche chinois sonnant comme un
harmonium portatif pakistanais? Œuvre magnifiquement dépaysante! La
destination du voyage commencé à l'aéroport?
Le concert est itinérant, nous balade! Nous quittons la salle des pas perdus de l'aéroprt sonore!
A l’intérieur de l'acousmonium AKT (orchestre de hauts parleurs de LaB'Ut, studio créé par Yerri Gaspard-Hummel (), directeur d'Exhibitronic!
Cette fois les pièces sont jouées en direct sur une table de mixage!
Ether
de Laurent Bonnet:
Avion
ou sous-marin et au loin le cri d'une sirène d'alarme (coutumières
du premier événement d'Exhibitronic Le Manège des sirènes
(http://radiojd.blog.free.fr.blog.free.fr/index.php?post/2018/10/03/QUE-FAIRE-CETTE-SEMAINE%2C-CE-WEEK-END)!
L'Aqua
d'Edgar Froese in the air avec des échos interieurs de roulements
assourdis (la première œuvre acousmatique et immersive que j'aie
découverte dès l'enfance sur l'électrophone paternel)! Mais avec
des monstres du Loch Ness, l'émouvante clameur de vieilles voix en
souffrance, du chaabi, un muezzin, un chien qui aboie, des chocs, des
chutes d'on ne sait quoi! Une transe électronique lissée ou liserée
d'un effet de scie indus de plus en plus fort (Careful with the
axe Eugène de Pink Floyd)!
Mais des bruits d'usines aussi! La lumiere est devenue d'un rouge
tellurique avec des flashs stroboscopiques aveuglants tandis que se
trame quelque cataclysme sonore! Bon patchwork sonore!
Enfin
Lisa
Bonvalot jouait "Lule" (canalisation en persan): Une fille habillée d'une chemise de scoute
a la console et toute la sensibilité orientale de sa musique, une
mélodie que je crus chinoise (en fait enregistrée en Iran)
lointaine mais récurrente et le bruits de pas plus proches! Des échos
de vent soufflés et un chant encore, des percussions rythmiques sur
ces pas de plus en plus mécaniques comme la mise en branle d'une
machine ou un Tambour du Bronx a Calcutta! Une rumeur sonore se fait
de plus en plus forte à mesure que les pas s’éloignent et le beat
s'alourdit, de plus en plus industriel et travail a la chaîne ou à
la mine comme en un cauchemar industriel!
Puis le retour aux sources du rythmes de voix pygmées ou italiennes!
Belle diversité d'univers dans ces œuvres! Il y avait aussi «How to avoid social interaction as an artist» d'Emma Kerssenbrock, à moins qu'elle n'ai été la visiteuse 018?
Jean Daniel BURKHARDT