Martial Solal , c'est l'un des plus grands pianistes de Jazz Français. Il a composé entre autres la musique d'"A Bout De Souffle" de Godard, joué des centaines de standards, mais aussi dirigé un orchestre très moderne avec la jeune scène jazz française comme son Newdécaband où chantait sa fille Claudia! Ici Martial Solal après la balance, avant le concert!


Martial Solal souriant avec sa fille chanteuse Claudia après leur concert


Pour ce concert exceptionnel au Jazzlab, Martial Solal commença par un "pot-pourri" (quoique n'aimant pas ce mot) de standards ("les jeunes ne jouent plus que des compositions") de Duke Ellington où l'on put reconnaître "Satin Doll" déjà joué au piano mais aussi avec son Newdécaband, "Prelude to a Kiss", "Caravan" et "Solitude" mais entremêlés, avec des passages furtifs et retours surprise de l'un à l'autre. "Je m'amuse avec ça depuis 60 ans"! précisa-t-il ensuite.


Il joua ensuite d'autres standards à main levée ou au pied levé!




Sa fille Claudia, formée aux standards, écrit aujourd'hui ses propres standards ou chansons en anglais ou en donne des interprétations originales comme "Cheek To Cheek"

Magnifique portrait de Martial et Claudia Solall

Claudia Solal commença par un texte qu'elle a écrit sur une des compositions de Martial Solal pour le Newdecaband de Martial Solal: A Frail Dance




Puis Claudia Solal chanta deux de ses compositions en anglais sur une improvisation de Martial Solal.



Claudia finit par le magnifique standard "Lush Life" de Billy Strayhorn, compositeur pour duke Ellington qui l'appelait "sweet pea" (poi de senteur) et que j'ai découvert par Lisa Ekdahl.

Martial joua ensuite d'autres standards à main levée ou au pied levé, prévenant "Quand je joue, j'arrive plus à m'arrêter, j'espère que vous avez prévu des provisions!"

Duke Ellington avait publié "Piano Reflections" avec ce "Dancers In Love" que Solal reprit entre autre standards reflétés par ces mains!

Autre Piano Reflection, cette fois d'en haut...

Piano Reflections dans  le Steinway choisi pour Martial Solal par son ami le pianiste Eric Watson qui enseigne comme sa fille Claudia Solal à Strasbourg!

 Est-ce le meilleur ou "le plus mauvais" des deux pianos? comme il l'a dit hier avec humour, après avoir rappelé qu'Eric Watson a "aussi joué Charles Ives"!

Après avoir joué avec sa fille Claudia, Martial continua par des standards comme "Have You Met Miss Jones?" qu'il avait joué avec Lucky Thompson et Michel Hausser, dont le 30ème Munster Jazz Festival se tiendra du 21 au 27 Mai et "Foggy London Town" traduite avec humour par "Ah il fait beau aujourd'hui"!
L’image contient peut-être : une personne ou plus

Puis il joua "I Got Rythm", ironisant: "quand vous pouvez quelque chose d'intéressant d'après un thème aussi simple qu" "I Got Rythm", vous pouvez tout jouer!"


Il y eut aussi "Cherokee" dont le pont dit-il, était réputé injouable (pas pour Charlie Parker ni pour Clifford Brown, mais fut simplifié par "Invitation" de Bronislaw Kaper repris par Jaco Pastorius au Budokan!

Il joua aussi "Tea for Two" entrecoupé d’improvisations et de changements de tempos virtuoses.

Pour finir, Martial Solal s'amusa à jouer 8 mesures de plusieurs thèmes dont "Well You Needn't" de Thélonious Monk qu'il enregistra avec son saxophoniste Johnny Griffin.

A ce moment il avait la posture face au piano de Bill Evans.

Aux jeunes musiciens, Martial Solal conseilla "apprenez à jouer de votre instrument. Après vous pourrez toujours élaguer avec le temps!"


Jean Daniel BURKHARDT

Photos  Patrick Lambin