Salut JaybEe le MaGnîfîk (pardon de ne pas respecter toujours les lettrages minuscules majuscules qui dès ton pseudo choisit les lettres de grandeurs majuscules et d’ordinaire minuscule dans des hiéroglyphes dont, n’étant pas toi,  je ne comprends pas toutes les implications! J'ai essayé car j'apprécie esthétiquement ces lettrages, aux lecteurs d'acheter l'album pour les voir en couleurs!)!

Je crois que quand j’ai vu JB  Mersiol chanter Ferré (très bien) aux Bibliothèques Idéales (ne sais plus, juste que c’était l’année  de décès de mon père qui aimait bien Léo Ferré mais surtout chantant Aragon

ou «La Solitude » avec le groupe Rock Progressif ZOO: comme Gainsbourg avec le reggae, puis le Funk de Love On The Beat, Ferré sut se renouveler avec des musiciens plus jeunes que lui à un âge assez avancé et avec déjà une belle carrière derrière lui qui ne l'y forçait pas!).

Tu ne portais pas la barbe mais étais magnifique tout en noir, chemise et pantalon !

Bref ! Merci de m’avoir envoyé ton Album concept Jaybee Le Magnîfîk sorti sur le label Akoufène, disponible à l’achat depuis le 15 avril en physique (« Désolé mais je trouve l'ère de l'audio insultante quand on prend soin de faire des belles pochettes » m’avait écrit JB) et en numérique pour les geeks le 15 octobre!

J’ai été touché émotionnellement par le petit texte liminaire sans tout y comprendre, quant au paradoxe de JaybEe, peut-être est-il caché dans La tendance nihiliste, je ne te connais pas assez mais ai aimé le texte  (dans la mesure où j’ai vécu des choses similaires, comme dit Kerouac «Mais alors ils s'en allaient, dansant dans les rues comme des clochedingues, et je traînais derrière eux comme je l'ai fait toute ma vie, derrière les gens qui m'intéressent, parce que les seuls qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait : « Aaaa!»» ( Sur La route) qui m’a fait comme lui suivre des alcooliques, des fous ou des dragueurs invétérés sans avoir le courage de l’être moi-même, maintenant j’ai passé l’âge de mon adolescence attardée, je m’en veux un peu mais plus envie, reste la nostalgie de cette intensité)!


Je l’ai écouté hier et le réécoute aujourd’hui pour t’écrire ce que j’en pense, ou me taper un délire au moins c’est  tout ce que je sais faire pour compenser de ne pas savoir faire de la musique, mais je préfère son effet immédiat sur mes émotions à celui différé de la littérature (et avec les paroles en français parfois il y a les deux) ! J’espère que ta folie artistique aura de l’indulgence pour ma folie amatrice d’art!

StRaVaGante pourrait être Stavroguine, le Possédé de Dostoïevski s’il était russe mais  est italien ! Donc Extravaguant ! Où ai-je aimé ce mot entre XVIII et XIXème ! Oh Oui Baudelaire A une passante « Moi je buvais crispé comme un extravaguant » (Mersiol a déjà abordé l'alcoolisme dans "Sur La Paille") ! Bien aimé après la surprise de l’entendre rapper, peut-être plus slammer à tue tête, à la guitare et au piano aussi et refrain puissamment crié! J’ai bien aimé ce qu’il dit sur son ami ( sujet déjà abordé dans "Tu avais ta place dans ce monde" sur  son album 33 2 qui comptait ses pas et ses délires sauf le dernier jusqu’à devenir fou et y perdre la vie, et celle qui relisait ses poèmes (cette prof d’allemand dont il parle en préface qui le surnomma Jaybee Le Magnîfik) , et cette photo hommage à Paul Gloeser (1963-2018), dans une imprimerie ou un studio d’enregistrement (ce qui est finalement presque la même chose émotionnellement (Léo Ferré disait « La poésie moi je la publie pour le peuple, pour la prendre à ces universitaires qui n’y connaissent RIEN ! » contre les éditeurs musicaux!

J’aime aussi la ballade folk rock psychédélique de « GreEen eYed GÎrls » (plus de mal à faire attention aux paroles en anglais surtout quand la mélodie est jolie et que la voix d’une sirène comme Sarah Eddy me détourne de ma concentration) ! Mais jolie chanson ! Peut-être que je préfère les chansons consolantes même si c’est lâche de toujours essayer de s’y nicher)!

D’où l’avantage,  comme tu le fais avec « PeRdU », d’alterner les textes conscients en français sur des rythmiques fortes en français et les mélodies pop pour rêver! Je suis pas un grand fan de Hip Hop mais tes textes sont bons ! Par le côté pop du refrain, y a un côté Mickey 3D (Respire (mais JB n'a jamais écouté Mickey 3 D de sa vie)), refrain peut-être parodique ou conscient « Le Monde est PERDUUUUUU et nous on vit dedans » ! Le dinosaure n’en croirait pas ses yeux! J’imagine qu’il se demanderait ce qu’on a fichu ! Super saxo aussi ! Je crois que c’est le même que sur le dernier Jip Cool Martin Woelfli (plus Jazz et improvisé chez toi et il a dû mal orthographier son nom ou toi, et toi en mauve sur fond noir difficile à lire même si joli à regarder comme un graf) ! En tous cas il envoie ! Bon texte ! Et cordes synthétiques de ton mellotron! Bonne chanson écolo-parodique ! Oui tu as raison le monde est perduuuuuu depuis la fin des années 70s au moins et 2000 pire encore, un ascenseur en chute libre vers toujours plus d’humanité!

Bon fondu enchaîné sur la chanson pop « It’S nOt me » qui suit, avec  une voix différente sur chaque chanson et ici au refrain ! Pourquoi ça me fait penser aux Beach Boys ? « THAT’S NOT ME » version métal 80ies ou Soundgarden grunge ! bien Psyché le melotron !

Fondu enchaîné vers « Combien dE tEmPs », beau texte entre suicide, manque amoureux inoubliable et mégalomanie, culpabilisation de ne pas changer ou même pas vouloir et mélodie (le côté pop et slam se rejoignent dans le refrain), et superbe contrechant de saxo entre les féériques clochettes d’immanence enfance du toy piano !

JB Mersiol n'a pas UNE mais DES VOIX/ PERSONNAGES ou émotions contrastées, chacune la sienne à un moment, parfois plusieurs par chansons, comme il le chantait sur son premier 33 tours "Je chante comme un vieux!", faisant remonter ses influences jusqu'à Aristide Bruant avec le Chat Noir duquel il a fait une tournée!

Bien aimé dans  « ToUs ceUx QuÎ fOnT sEmBlanTs » le masque de l'autotune ((que je déteste dans le hip hop chez Akon « Mr Lonely » par exemple) qui tait tomber les leurs sur un rythme ! Et adoré les cuivres juste trois éclats de klaxons à la fin ! Chanson ironique ? Mais bonne musique ! Un peu comme le « Mardi Gras » des VRP mais tu es plus critique et moins valiumisé !

« OnEiRoPhRénE » est un super morceau planant psyché ! J’aime bien la guitare indianisante, les chœurs (m’a semble entendre un sitar et une flûte), un peu de Sweet Smoke Just A Poke ou Satanic Majesties Requests des Stones (influence de JB Mersiol, au point d’avoir reproduit leur langue pendue sur ses premiers disques)! et ton texte qui ramène à la lucidité (quoique assez délirant lui aussi, un peu Ferré avec Zoo et « les « flics du détersif »!

« SunnY mOon » fait plus Oasis 90ies en plus psyché se promenant sur le clavier des Starwberry Fields! Les chœurs sont super ! Peut-être ce rapport entre des éléments concrets (la voix acidulée ici) et appelant plus à la rêverie fait-il le charme du paradoxe de cet album !

« LeS annEeS tÎ 57 » (pourquoi 57 ? plus 60 70 ! Ce doit être une bagnole et je ne conduis pas) Celui qui chante avec toi et le ton me font penser à Plages de Lionel Grob par ce côté sympathique baba cool que je n’ai vécu que jusqu’à 9 ans donc pas du tout, étant né en 1971) bref j’aime bien ! Mais pourquoi 57?  Même Kerouac a vécu ça : dans Big Sur y’a plus que des familles en bagnole qui refusent de le prendre en stop en 62/63 à Monterey ! Jolie chanson vraiment !

« OxY-mOrT » en effet oxymore citant l « obscure clarté » qui tombe des étoiles d’Hugo mais aussi musicalement entre lumière pop rock psyché/ et obscurité Slam rageur à la « Homme Pressé »de Noir Désir plus conscient (avec un meilleur texte chez JB Mersiol)), on peut à la fois rêver et se faire réveiller en sursaut (ou pas trop), par sa conscience slammante et par « happy sadness » d’une voix acidulée ango-saxonne!

On entre sur un tempo plus drum’n’bass dans la « ChAmBrE 7 », encore de bonnes paroles à la strophe, refrain doublé plus ironique, excellent saxo puis côté pop psyché en anglais, et chœurs derrière le rockeur « dance like a hurricane » rêvant des prochains concerts quand ce sera permis ! En attendant on peut les chanter à moins de 10 en achetant le disque! Ou en suivant ses live Facebook :

 Ce soir 20 mai  18 heures sur cette page 😉https://m.facebook.com/profile.php…

Facebook Tour

➡️ Rendez vous sur ma page artiste "Jean-Baptiste Mersiol" pour 20 concerts concepts d'environ 20 minutes à partir du 20 mai à 18h, incluants un hommage à Paul Glaeser, un set spécial Sarah Eddy, et des versions revisitées !

🐈Êtes-vous prêts à entrer dans la communauté du chat lumineux ?

🐈Êtes-vous Prêts à découvrir de nouvelles versions de mes compositions ?

En souvenir du futur,
JaYbEe

#concert #jeanbaptistemersiol #alsace #musique #musicien
#facebooklive #chat #catlover #accoustic
#live #vintage #home #confinement
#restezchezvous #grandest #blackandwhitephotography #saraheddyart

L’image contient peut-être : une personne ou plus, barbe et texte

Bien le saxo et le sitar (non crédité mais bien imité) poussé jusqu’au moukoutra () d’ »Hippie Hippie Hourrah »de Dutronc et aux chèvres patchoulis « whEEEEEEEEre he go »! Finalement c’est du collage d’influences Live d’une jam immense! Avec un côté DIY foutraque qui me rappelle « Niandra lades & usually just a t-shirt » jusqu’à la dernière guitare ! Bon délire psyché collectif encore !

A propos de collages, cut up musical, suit « ReVolLuTion nEIn » mieux aimé la tienne que celle des Beatles « Number 9 » sur Double Blanc car leurs éléments sont moins compréhensibles pour moi (c’était un délire de Yoko Ono qui n’y connaissait rien en musique) Je préfère les bouts de fanfares et de De Gaulle à Paris libéré à la musique contemporaine, les bouts de free Jazz (même cru entendre y entendre les « Ghosts»d’Albert Ayler !) entre un cheval et une ambulance et des bruits concrets, une guitare hawaïenne émergent de cette boîte à trésor musical pas rangée comme une auberge espagnole!

« La TendAnce nÎhÎlÎsTe » est peut-être le texte que j’ai préféré pour une parole poétique plus immédiate, délirant son soliloque monologué en talk over, sur le fait d’être différent, d’en être fier, ruptures d’amitié, amour des fantasmes d’internat  sur Dita Von Teese

C’est là où il est le plus proche de Ferré, celui qui se laisse aller à la prose, au délire, dans « Le Chien »  ou « La Solitude » ou tu y trouves TON FERRE, tes ferrets  de révolte de Ferré, ton propre ami Léo ennemi des cons en cette diatribe!

Et pour Dieu « Si par hasard Dieu existait IL FAUDRAIT S’EN DEBARRASSER! »  citant Bakounine « ce camarade vitamine »!

J’aime ce que tu dis de la musique tonale : Je déteste Mozart aussi (moins ses opéras) Pour moi Mozart a volé à des musiciens de rue les mélodies pour faire danser rois et reines ! Je déteste moins Bach pour sa folie dans les variations Goldberg ou le clavecin fou des Brandebourgeois et le fait qu’il se fuit en Fugues !

Je ne sais pas ce que c’est la tonale en fait ! Pour moi y a musique qui joue ensemble et bruit ! Si l’on utilise le bruit, il faut dire pourquoi ! Je déteste le métal, punk hardcore, c’est du bruit !Ou alors avant le cri ou le coup il faut me dire qu’ils en veulent à qui ou quoi !

Ferré était ami avec André Breton (gaga peut-être après guerre à force d’excommunications) et ce con de Breton a été choqué quand Léo lui a offert ses textes publié en lui disant qu’il n’était qu’un chansonnier !

Peut-être s’en venge-t-il en « Et tandis que Tzara enfourche le bidet, à l’auberge Dada, la crotte est littéraire… »

 « YES I AM AN IMMENSE PROVOCATEUR  ! JE SUIS UN CHIEN !!!!!»

Elle était où la littérature en Mai 68 quand les étudiants jetaient des pavés ? Ferré les a soutenus au moins en chanson (sa plus courte ?) « L’été 68 » , Ferré écrivait sa poésie pour le peuple ! Les Yves Bonefoy de la GRANANANANDE poésie cueillaient des roses dans leurs jardins bourgeois !

L’anarchie à peu comme l’abaye de Thélème de Rabelais ou enfin « Fay ce que vouldras !»! Oui car sinon même sans argent y’en aura toujours un pour avoir une plus belle femme que l’autre et sera prête à tuer pour ça, le con !

La dernière chanson « ThE lAsT rEhEaRsAl » est magnifique, peut-être ta plus belle voix, plus grave, pleine de maturité, sombre, crooner obscur, accompagné du pianiste Henri Muller! J’ai du mal à reconnnaître : Tom Waits  dans ses jours les plus sombres ? Johnny Cash ? Nick Cave, le Jim morrison qui serait revenu des morts hanter le Blues (puisque tu dis que c’est la peur de la mort qui tue les cons (et dieu sait que c’est le cas aujourd’hui, cette humanité masquée de force qui nous empêche de d élirer sur ce répertoire en concert pour nous garder sages car qui écoute de la musique déjà se révolte, déjà brûle en attendant le grand soir où tout brûlera, Léonard Cohen ?  ! Peut-être John Cale! Ou Divine Comedy ?

Merci pour ces émotions et pardon de ne pas savoir faire court mais exhaustif !

Jean Daniel  BURKHARDT