MICHEL PORTAL ET SON NOUVEAU QUINTET EUROPÉEN INVITE ANDREAS SCHAERER EN RETOUR
Par jean daniel burkhardt le vendredi, novembre 30 2018, 11:40 - JAZZ - Lien permanent
En seconde partie, on pouvait entendre à Offenburg le nouveau quintet (qu'on a déjà pu entendre l'an passé à Europa Jazz) du clarinettiste basse et saxophoniste soprano Michel Portal (grand spécialiste Mozart et Schumann en classique un des pionniers du Free hexagonal avec Châteauvallon 1972)
avec Bruno Chevillon à la contrebasse et le serbe Bojan Z au clavier et piano vieux complices (Bojan Zulfikarpasiç sur Dockings et Bailador), le Suisse allemand Nils Wogram au trombone (qui avait joué avec Bojan Z en duo ici-même il y a 5 ans) et Lander Gyselyng, un tout jeune batteur belge!
Aprés le fender rhodes trafiqué et orientalisant de Bojan Z (qui l' appelle Xenophon depuis son album Xenophonia),
ils commencent avec une énergie presque jazz rock, avec Portal au soprano,
avec de bons riffs couplés avec Wogram, des accords presque salsa de Z au piano et Portal et wogram assurent les soufflants à la deuxième reprise du thème avec une turquerie ou balkanerie de Z (sorte de Cd-rom (enregistré avec Julien Lourau au saxophone sur le meilleur album et son groupe le plus multicurel de Bojan Z «Koreni» (alors que dans son pays la Yougoslavie la guerre faisait rage)et le batteur est en roulement rythmique permanent! Quant à Chevillon, il est toujours aussi efficace et obstiné, il reprend les basses un peu salsa de Bojan Z qui passe du piano au rhodes! Belle énergie dans ce nouveau quintet!
Wogram chante ou souffle en diphonique
avec une guimbarde au micro ou l'imite avec sa bouche! Portal le
suit, ça tourne à la chase! Il s'intercale dans les basses tremblées du trombone, ils ont de beaux échanges a deux avant un cri
de Portal après son solo
qui ramène la rythmique dans le jeu!
«Un peu barré» dit portal!
Ce quintet international, s'amuse-t-il: «Moi je suis basque, Bojan Z serbe, Wogram suisse-allemand (enseigne à Luzern, Gyselyng belge et Chevillon d'Avignon dans la Provence française!»
«Voilà un theme qui ne ressemble pas du tout au précédent! («j'aime des choses différentes qui ne se ressemblent pas»): African Ritual!» Il est vrai que c'est plus calme, un peu Routes de Romano Sclavis Texier qui avaient invité Portal au Maillon Wacken pour une précédente édition de Jazzdor! Bojan Z se montre un bon pianiste afrricaniste aussi à la Malcolm Braff!
Intro bien résonnante des graves aux aiguës des cordes de Bruno Chevillon suivi du tapotement de Gyselynk! Wogram est bien mélodique comme trombone, saute sur place ou descend dans les genoux, pas un trombone débouche-évier (et je suis poli) comme Yves Robert! Je me souviens à Pôle Sud un dimanche, Yves Robert avait dit «j'suis p'tête plus doué pour les titres que pour la musique (j'ai eu un fou rire et dit «pas faux!»! Et si ce groupe était le meilleur groupe de Portal depuis son passage à Minneapolis? Pour le final de ce thème, Bojan Z s'assied sur sa jambe croisée pour accéder au clavier et au piano!
Comme promis, Portal invite Andréas
Schaerer pour «Cuba si, Cuba no»!
Avec une intro plus électro xénophoniquement space aux rebonds dub
de Bojan Z que sur «Bailador» au piano avec Ambrose Akinmusire à la trompette! Ça le fait
clavier clarinette basse trombone et voix reprenant la mélodie entre
les deux en scat! Schaerer semble avoir écouté André Minvielle ou
David Linx depuis Hildegard Lernt Fliegen!
Et il part dans un
délire halluciné convoquant Miguel Portal à Cuba en espagnol
Castriste ou Guevariste sur le titre Cuba Si, Cuba No! Michel
Portal est mort de rire!
Puis Schaerer beatboxe minviellement sans mots ni vocalchimie ni Abcd'erre,
puis siffle comme un oiseau sur le solo de Portal!
Portal lève le
poing a la fin de son solo et Gyselynck embraie en solo de batterie!
Bis: Bojan Z commence au piano, frôle malgrè le froid "Echoes Of Sping" de Willie Smith The Lion (qui avait gagné ce titre honorifique en 1917-1918 en combattant en France), puis Portal, Wogram et la rythmique avec la batterie martiale font passer cette émouvante mélodie au dramatique un peu dolphyen avec le son sature du Xenophon soutenant la montée des souffleurs!
Bon concert, et quelle générosité de Portal envers la jeune génération, ça conserve!
Jean Daniel BURKHARDT