Mon premier blog

Blanc Cassé, c'est le disque enregistré Live au Triton Des Lilas sorti en novembre sur Jazz Family par le saxophoniste Christophe Monniot  avec l'organiste Rhoda Scott (80 ans cette année, dont il est fan depuis une cassette audio offerte par son père) et le batteur Jeff boudreaux de Baton Rouge qu'on a pu voir auprès de Rick Margitza étaient en concert au Studio de l'Ermitage mercredi 7 février

Monniot commence par un There is no greater love parkerien, plus rapide que celui de Sonny Stitt, enlevé et ascensionnel comme celui de Chet Baker, plus rapide même que celui envoyé par Coleman Hawkins à Eddie Locjaw Davis en 1960 !

Ils continuent en gospel avec Swing low sweet chariotentonnéà l'orgueorgue qui devient Amazing Grace (on y retrouve les mêmes accords) et même Clodi Clodo de Nougaro d'après "Nobody knows the troubles i've seen" quand Monniot s'y met!

Son double son au soprano puis distorsion à pédale a l alto lui donne un son de synthé plus saturé métal qu'Eddie Harris (), premier saxo electrique de l histoire du jazz! Monniot n a jamais joué ainsi des effets que dans ce projet!

Leur premier concert était après la mort de prince: Sign of the timesde Prince? puis un standard comique funky rollins bobby timons? Le Moinnieau joue comme à son habitude en équilibre sur une jambe! Bon solo de batterie puis comique ambulatoire de l orgue entre spirituel et profane funk qui passe par Hallelujah i love her so de Ray Charles (premier à mêler gospel sacré et rythm'n'blues profane) sur les cymbales! Puis son rémanent des effets de l'alto jusqu'a ce que Monniot prenne le baryton sur son écho! Et embraie sur une ballade a la Gerry Mulligan sur l' orgue avec des effets dub! L'orgue ajoute son liant groove et spirituel! C'est un peu un autre répertoire que le disque sorti en novembre!

Puis ils enchaînent avec le tube Rythm'n'Blues The Night Train de Louis Prima puis Jimmy Forrest puis devenu The train song chez Oscar Peterson reprennent encore les Just Gigolos et leur saxo Claude Braud («qui rentre rarement seul chez lui» disent-ils) ! L'écho double le son sur la batterie bien marquée! C etait Blanc Cassé, le Blues éponyme de Monniot finalement!

Suit un nouveau morceau de Monniot au «piano à main» (synthétiseur dont il use aussi pour ce projet) puis le saxo baryton sur You must take the a train de Billy Strayhorn pour Duke Ellington, plus swing ensuite au baryton et au solo d'orgue citant le tube new orleans Sweet Georgia  Brown devenu l'indicatif des Harlem Globe Trotters qui termine ce premier set!

Le second set commence par un «morceau expressionniste allemand»: Mackie Messer de Kurt Weill et Bertold Brecht pour L'Opéra de quatre sous, devenu le standard de jazz Mack The Knife outre-atlantique par Louis Armstrong et qu'Ella Fitzgerald ramena à Berlin en version scat, avec ici un son d'orgue Doorsien et un saxo parkerien en roue libre qui est le premier morceau de l album de Blanc Cassé, qui rappelle Monniot, «peut servir de luge!» (il a neigé et il y a du verglas dehors)!

Autres standards comme I'm a fool to love you (écrit par Frank Sinatra quand Ava Garner le quitta, puis repris par Billie Holiday dans son dernier souffle de satin et Chet Baker dans son éternelle jeunesse), ici bombardisé au soprano, puis Someday my prince will come' de Walt Disney pour Blanche Neige mais repris aussi par Miles, ici avec le soutien de l'orgue et de ses basses jouées pieds nus par Rhoda Scott (ce qui lui valut son surnom de «barefoot lady») et de la batterie aux balais sous ses lunettes noires qui peuvent faire passer Boudreaux pour aveugle! C'est assez rare d entendre Monniot se dechaîner ainsi sur des standards (moins sur de la chanson française comme l ete indien enrhumé ou La Bourrée des mariés avec sa Campagnie des Musiques à Ouïr)! Rhoda Scott est plus en valse puis monte sur son plus acidulé puis envolée de saxo!

Monniot revient au synthé pour des nappes puis à l'alto avec un son d'ondes martenot flippantes!

D'ailleurs il tape dessus! C est CHAMELEON d'Herbie Hancock avec Monniot au synthé pour la version la plus space et bruitiste que je connaisse comme un message martien venu de l au- delà! Puis a l'alto sur la bonne rythmique tambourin a clochettes de Boudreaux! Différente de l'original des Headhunters de Hancock avec ce tempo New Orleans bien martelé et monniot montant les clés ascensionnelles de son alto puis en staccato sur la batterie, se dandine buste en avant! Puis assure le clavier space acidulé en solo de baudruche se degonflant ou farfisa oriental et les boucles continuent en écho sous le sax! Excellent! (c'était presque pour voir ça et surtout comment ils font et qui fait quoi dans cette tuerie que je suis venu de Strasbourg à Paris!)

Il continue au baryton mais dit 'i know it's a mistake! Big one' sur "Over the rainbow" (cette fois l’original était dans Le Magicien D'Oz) finalement magnifiquement joué et lyrique avec ce le son dolphyen interiorisé puis orgue ailé spirituel, tapis volant! Puis soprano plus lacyen et furtif et final flute orientale!

Ils finissent par Mercy Mercy Mercy (de Joe Zawinul pour Cannonball Adderley), tube funky des 60s!

Jeff boudreaux ajoute sa rythmique drum n bass tambourin a la baguette sur le tom? Et Rhoda le coté Jimmy Smith funky! Rhoda Scott cite «Chains of fools» un vieux tube funky d'Aretha Franklin! Et Rhoda fait trembler l'orgue pour le final! Super concert!

Je préfère Monniot depuis le Kimono/Luna di wuxi  avec Roberto Negro!

Pour le bis «we've got a friend from new orleans! Dans la fanille marsalis je demande Jason!» à la batterie Commencé sur un Kozmic Debris de Zappa (aka I got de crystal ball!)  puis finalement Summertime! Alto avec bel écho! Et Rhoda cite It ain't necessarily so, gospel que chantait la jeune Aretha Franklin! Jason Marsalis est bien pêchu et bon breaks dans l aigu puis le grave dans son duo avec Monniot qui fait trembler le rideau de l ermitage!'

Jean Daniel BURKHARDT

Les photos ratées sont de moi!