Pour terminer cette soirée Blues, Wolfi Jazz invitait le guitariste plus électrique Popa Chubby avec Andy Paladino à la basse et Sylvester Bryant à la batterie. 

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C'est sûr ça crache plus côté ampli, et son look est plus punk: crâne rasé, tatouages sur les bras.

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Le premier solo me fait penser à Eruption de Van Halen (), puis il enchaîne avec «Hey Joe», vieille chanson Mexicaine (mais seul Willy Deville lui rendit son côté mexicain) que popularisa Jimi Hendrix après le groupe Garage The Leaves puis Johnny Halliday  dont il fit la première partie à l'Olympia en 1967! Poppa Chubby a consacré un album studio et live à Hendrix. C'est sûr que c'est plus électrique, avec des envolées montantes rappelant l'intro de Thunderstuck d' AC/DC ou Voodoo Chile d'Hendrix et se calme sur la basse, reprend à la Joe Satriani, nous souhaite «Welcome to the Jungle» des Guns'N'Roses.

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Il continue avec un bon boogie woogie rappelant l' «I ain't got nobody to depend on» de Santana dans le riff ou «I'm going Home» et passe par La Grange de ZZ Top avec Popa's Boogie. Popa Chubby rappelle les guitar heroes électriques du Blues Rock des années 70s!

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Un One two three four plus tard ça repart de plus belle en tapping dans l'aigu dans les doigts du rock métal qui le rapproche de ces héros, puis redescend et harangue le publicd'un «Say Yeah!» d'une voix cassée à la AC/DC et enchaîne sur une sorte de «Let the good time roll» de Louis Jordan qui faisait du Rythm'N'Blues après la dernière guerre avant que les blancs ne piquent le Blues aux noirs et râcle les cordes d'un «You like Rock'N'Roll?» et enchaîne sur «I've got the right to play the blues» et hurle encore plus fort en balançant ses trilles de cordes.

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Il se calme sur une «Song about Love» (), puis enchaîne sur le «Red House» () de Jimi Hendrix sur son premier album «Are You Experienced?» qui considérait le Blues comme de l' «electric church music» (de la musique d'église électrique) sur une bonne basse blues. A l'entendre chanter, sa voix est plus puissante mais celle de Hendrix était plus Soul et mélodieuse, les solos de Chubby sont aussi plus puissants, passant du tapping à un accord barré, à de furieux aigus sur une basse imperturbable.

Il ne copie pas Hendrix mais le joue à sa manière, peut-être plus actuelle, riffs de blues sur la basse, reprend en accords indianisants, puis se calme en blues plus jazz comme le tempo, descend puis remonte pour faire éclater l'orage en wah wah sur le rythme de «Mannish Boy» de Muddy Waters qui le joua avec les Rolling Stones.

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Les temps changent, aujourd'hui Popa Chubby supporte les Hells' Angels de son quartier du Bronx New York sur sa guitare, mais peut encore rappeler le «Cause we ended lovers» de Jeff Beck et contrairement à Mike Stern, Chubby joue plus des cordes que de l'ampli comme Beck, de tendresses en plus piquantes aspérités.

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Il enchaîne avec «Sympathy for the devil» des Rolling Stones (filmés en 68 pendant l'enregistrement par Jean Luc Godard pour 1+1 ce qu' Hazanavicius ne dit pas dans «Le Redoutable») plus puissant et avec plus de guitare par Chubby, qui n'a pas besoin de changer de costume pour incarner le démon, et enterre Keth Richards sous le déluge de notes de son solo, mais les Stones inspirent plus de «OOH OOH» du public mais ses riffs sont plus funkys.

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Il enchaîne avec «Machine Gun» de Jimi Hendrix qui après l'Experience voulut travailler Billy Cox et Buddy Miles, son «Band Of Gipsy», son riff le plus puissant rythmiquement sur la batterie, dénonçant la guerre du Viet Nam en imitant le son des mitraillettes.

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Popa Chubby est moins sec rythmiquement, mais intègre un riff à la Harley Davidson of à Bitch de Gainsbourg et un autre à la Voodoo Chile de Hendrix, bref est plus dans la réinterprétation libre que dans la copie, prolongeant Hendrix par le métal et les influences qui le séparent de lui.

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Mais là où il m'a vraiment bouleversé, c'est dans sa version du «Hallélujah» de Leonard Cohen, moins angélique que celle de Jeff Buckley, mais d'une voix cassée de pêcheur, de taulard ou de mauvais garçon qui aurait la nostalgie du ciel et chercherait la rédemption.

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Bref, entre puissance et émotion, un super concert de Blues!

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Jean Daniel BURKHARDT

Photos  Patrick Lambin