Après un album plus Jazz et des concerts de standards du Jazz ou Soul mêlant souvent une chanson latine en espagnol, Carole Boyer a présenté à La Petite Pierre son deuxième album Viajera avec son vieux complice de studio Philippe Laiss à la basse (assez rare sur scène avec elle).


Dès son arrivée, on est charmé par sa robe rouge, il est vrai que c'est aujourd'hui à Strasbourg l'une des rares chanteuses à incarner encore ce glamour et cette classe d'antan. Elle commence avec "Morning" (Una Mañana)  de Clare Fischer, un bon thème latino mais le son est aussi groovy. Elle m'a soufflé d'emblée dès cette première chanson!


ça groove latin aussi grâce à son batteur Pascal Freund.


Au clavier, il y a toujours François Hoernel, même si Viajera a été composé et enregistré avec Grégory Ott du groupe Sonando.

Mais Philippe Laiss, en noir et blanc, peut aussi jouer très jazz.

Comme Pascal Freund joue très bien les rythmes de Samba Bossa Nova pour accompagner Carole Boyer dans "Samba de uma nota So"qui dut à Antonio Carlos Jobim le surnom de "Maestro De Uno Dedo So" (le maestro à un seul petit doigt) (ici en anglais "One Note Samba" avec Gerry Mulligan à la clarinette) ou en Brésilien, mais eux la jouent sans la petite note finale, plus proche des versions de "One Note Samba" de Dizzy Gillespie à la "And Then She Stopped".

Carole Boyer continua par une autre chanson Brésilienne, "Berimbau (arc musical afro-brésilien venu d'Angola utilisé dans la capoeira) de Baden Powell, popularisé chez nous par l'adaptation de Claude Nougaro "Bidonville.

Carole Boyer scatte aussi davantage que dans ses précédents concerts, un scat par chanson environ, et pour ces chansons Brésiliennes, elle me faisait penser à Elis Regina ici avec Sacha Distel ou l'effigie de Frank Sinatra surnommée par les Brésiliens "Elicoptère" pour ses moulinets avec les bras sur scène et aussi capable d'un groove assez moderne sur "Brigas Nunca Mas" et sur le final de ce "So Tinha De Ser Com Voce" avec Tom Jobim qui la fit rire sur "Aguas de Marços"!

Carole Boyer présenta aussi son nouvel album Viajera (Voyageuse) inspiré de ses voyages en Amérique du Sud en 2000 au Venezuela  et en 2012 à Cuba.

Elle chante aussi un Boléro, chanson d'amour écrit par le tromboniste Pascal Beck de Sonando pour son album.

Enfin, elle reprit Silencio, écrit par le musicien Vénézuélien Luis Milla De Leon qui la lui a offerte, habillée d'un nouvel arrangement pour Viajera.

Sur cette photo couleur sépia, Carole Boyer a la classe des chanteuses de Jazz d'antan!

Quant à François Hoernel, il joue très bien le solo de marimba du titre phare Viajera (le marimba, xylophone sud-américain, est très important au Mexique, où un festival lui est dédié à Chichicastenango).

Sur cette magnifique photo noire blanche sépia et rouge, Carole Boyer pourrait incarner la "Lady In Red" d'un vieux standard de Latin Jazz d'Anita O'Day chez Stan Kenton mais sa musique est plus moderne est beaucoup plus groove! 

Un autre chanson est un portrait révolutionnaire à la première personne de la peintre Mexicaine Frida Kalo.

Pour présenter "El Café Latino", Carole Boyer a dit ne jamais danser aux soirées Salsa, vue cette photo, on a du mal à la croire!

Dans cette Salsa et quelques autres chansons, Philippe Laiss assure aussi les chœurs.

Enfin, on pourra découvrir sur Viajera une magnifique chanson en français, L'ïle d'Her sur une musique de Grégory Ott avec Franck Wolf au saxophone soprano.

Jean Daniel BURKHARDT

Photos Toby Priestmann "Le Nours"