JEWLY PRESENTE SON DERNIER ALBUM DRUGSTORE A LA POPARTISERIE
Par jean daniel burkhardt le jeudi, mai 25 2017, 14:32 - ROCK - Lien permanent
Le 12 juin, la chanteuse Jewly présentait, après «Bang Bang» et son rôle de Reine dans «Babel» en juin dernier, son dernier concept album «Drugstore» sorti en février à la Popartiserie.
Dans cet album, les dix chansons et clips projetés derrière elle en concert portent le nom de dix personnes réelles, célèbres ou anonymes, dont l'histoire l'a touchée.
Jewly arrive en costume mi-bas résilles punk mi- haut métal noir et commence par «Joy» qui vit sa vie entre «Up & down» (hauts et bas), et Jewly'onne (je l'ai déjà appelée ainsi pour «No Shoes» mais y a pas d'animal plus rugissant, même si depuis elle a tourné aux États-Unis et au Canada entre autres depuis!) rugit sur des riffs entre Voodoo Chile d'Hendrix et «Stoned Woman» de Ten Years After qui nous mettent déjà dans la bonne ambiance Rock 70ies.
Un coup de kick et la guitare et la basse enfourchent le riff de la Harley David Son de Gainsbarre puis se font plus funky pour «John Doe» qui un jour apprit qu'il était atteint d'une maladie. Sur l'album, Jewly est accompagné d'un chœur d'SOS hépatiques.
Jewly nous gratifie aussi de quelques reprises comme son «Own Personal Jesus» du groupe de New Wave Dépêche Mode (c'est ainsi que Priscilla Presley appelle Elvis dans son livre), leur chanson la plus proche du Blues (qui fut même reprise par Johnny Cash sur un piano boogie ()), dans une version plus lente et moins flippante que celle de Marylin Manson aux chœurs chantés par le bassiste aux refrains avec une Jewly prêtresse et vestale, habitée, possédée et en transe sur la basse qui finit à la «Safe From Harm» de Massive Attack.
Elle continue avec un autre personnage, «Phil» qui n'est autre que Phil Spalding, ami, musicien de Jewly et co-réalisateur de l'album, «Dangerous» chante-t-elle, entre révolte, rage et appel au réveil. Tous ces personnages existent ou ont existé, Jewly les a rencontrés ou a été touchée par leur histoire.
«Amanda» fut l'une des trois jeunes filles séquestrées à Cleveland (qui donna lieu à l' «Affaire Cleveland» en Angleterre). Pour ce titre, la batterie est plus intérieure, implosive presque à la Joy Division (avec une pensée pour Manchester) ou l'une des chansons les plus sombres de Lavilliers sur Jim Morrison, «Plus Dure Sera La Chute» ou «Lettre Ouverte» dans le Live «T'es Vivant?» et la guitare plus Blues avec des phrases plus longues pour rendre cet enfermement, mais la voix de Jewly hurle du fond de ce silence vers la liberté pour en sortir. Jewly et ses musiciens mettent ainsi leur musique et les émotions qu'ils nous procurent au service de ces histoires!
Mais ça repart plus rythmé pour une autre «Bad Bad Thing» sortie de La Route du Boom Boom, Blues de Jon Lee Hooker par une Grange Texanne, au sens de méchamment et venimeusement bonne, rugie, rougie et bluesy rouge sur fond noir sur l'écran, puis la guitare se calme en sitar indien, mais la voix n'en reste pas moins démoniaque et méphitique, presque métal qu'elle n'avait pas il y a quelques années, explorant son côté sorcière dans la lumière rouge infernale des spots.
Le personnage est «Diane» (la photographe Diane Arbus) introduit par une bonne basse blues, et Jewly utilise tout l espace de la scène pour raconter cette histoire sur un riff à la «Killing In The Name Of» de Rage Against The Machine. Qui est «behind the mirror?» (derrière le miroir, la baignoire rose de la photographe).
L'héroïne la plus célèbre de Drugstore est «Melody»
(Melody Gardot, dont la vie fut bouleversée par un
accident de vélo dans son enfance, mais le monde a gagné une
sublime chanteuse de jazz), plus funky, la plus mélodique, comme la
pluie harmonique d'«Here Comes The Rain Again»
(https://www.youtube.com/
On l'aura compris, Jewly s'assume maintenant comme son héroïne suivante la schizophrène qui aime puis hait «Kim" «Devil & Angel», «Ange et Démon» comme les tatouages sur son épaule, et l'incarne dans le clip en noir démoniaque ou robe blanche angélique, mais même en noir, quand elle ne grimace pas, on dirait un ange!
Suit une chanson pour deux enfants choristes d'un soir «Jim & Megan», Megan 4 ans fit monter son frère Jim 8 ans sur scène, sur une basse plus funky avec de bons choeurs, s'accélère en rock sur un harmonica saturé et la guitare au son surpuissant, puis Jewly fait rentrer tout le public «sur la photo de famille». Nous sommes sa famille publique et choriste d'un soir comme eux ce soir là.
On arrive à l'«avant-dernière chanson» aux riffs d'une Voodoo Chile, enfant vaudou féminine, possédée, hurlant comme une coyote dans le feu de l'écran et sautant dans le public partager l'énergie de sa flamme de plus près!
Le dernier personnage est le «Doc» des rues, héros du quotidien, un sans domicile fixe qui alors qu'il n'attendait plus rien a sauvé un enfant ou un enfant l'a sauvé, joué avec Jewly passant comme Izia à la batterie battant la caisse claire sur des accords Blues puis plus Blues rock électriques à la «Little Miss Strange» d'Hendrix.
Les musiciens sont des personnages de Drugstore aussi, nous le public aussi.
Hurlements. «UNE AUTRE!» réclame le public chauffé à blanc pour pas que le Drugstore ferme!
La première du bis est «Rock'N'Roll» de Led Zeppelin, plus lente, moins puissante, mais plus aiguë et criée que l'originale!
Elle termine par un bon AC/DC, «You Shook All Night Long» plus féminin que l'original. C'est vrai que c'est plus rare d'entendre chanter ces chansons métal par une femme et que Jewly le fait très bien.
Bref Jewly a «envoûté» le public.
«Alex», seule chanson en français a «raccourci sa vie», «laissé partir son autre alors qu'il n'a jamais été aussi proche» qui «baigne dans la mare de son sursis» est la seule chanson en français de l'album mais ne fut pas chantée, plus sombre, appel aux anges avant de «sortir de l'Histoire».
Prochains Concerts de Jewly!
Jean Daniel BURKHARDT
Photos Drugstore: Jérôme Coquelin