Autres trios mais Suisses et Piano Basse Batterie, celui de Marc Perrenoud (piano) né en 1981, Marco Mueller (contrebasse) et Cyril Regamey (batterie) ouvrait le concert de celui de Sylvie Courvoisier le 9 novembre dernier au Fossé des Treize.

Ignorant ce pianiste, j’avais été scotché par son précédent album « Vestry Lamento » , il a sorti depuis « Nature Boy ».

Sur scène, c’est l’énergie surtout qui frappe, avec un côté Esbjörn Svensson dans les envolées rock,un groove mais acoustique et cette cohésion des trois membres qui rappelle que,  comme le disent les américains pour le trio depuis celui de Bill Evans qui inaugura la forme piano basse batterie avec Scott La Faro à la contrebasse et Paul Motian à la batterie un certain  Sunday au Village Vanguard auquel je préfère le précédent « Portrait In Jazz » () pour l’intro folle et le tempo dément d’ « Autumn Leaves » même si en plus des lunettes et de la raie sur le côté,la cravatte club de Bill Evans débutait son déficit d’image pas très « Jazz » : « Three is a crowd » : trois c’est déjà une foule (cité par Alain Gerber dans les liner notes « Triple Entente » du trio de Joachim Kühn piano, Jean-François Jenny Clark contrebasse (décédé trop tôt) et Daniel Humair batterie. Mais ce trio rapproche le Jazz des musiques plus modernes, par son énergie. Quoique la version de Marc Perrenoud d’ « Autumn Leaves » soit très différente, plus latine, groove, piquée et reconnaissable. 

Marc Perrenoud ne manque pas d’humour. Donald Trump venait d’être élu Président des Etats-Unis, Perrenoud : « Trump va vouloir nous bombarder, mais il est tellement con qu’il croit que la Suisse c’est la Suède, les bombes tomberont sur Stockholm ! »

Le piano est très martelé, comme la batterie, puis la contrebasse assure un groove arrière efficace. Parfois un piano préparé, mais une rythmique au taquet pour le rendre rythmiquement très actuel, mais sans aller jusqu’à l’électro d’EST.

Plus un Jazz Club qui saurait être dansant puis nous emmène plus loin sur la même phrase qui, selon le contexte rythmique peut sembler aiguë ou grave.

Arrive « Nature Boy » d’Eden Ahbeez, un hipster qui campait sous le L du panneau d’HOLLYWOOD  dont j’avoue ne pas être fan par Nat Cole et même dans Moulin Rouge, trop guimauve à mon goût!

Il poursuit avec « Arolla », plus calme que les précédents, avec la même note que le piano reprise par la batterie puis reprise par la contrebasse. Parfois il a la tête parallèle au piano comme Bill Evans mais avec ses cheveux longs ça fait moins démodé!

Bref, un trio énergique qui fait évoluer le Jazz en le rapprochant de musiques plus énergiques, mais en restant Jazz.

Jean Daniel BURKHARDT 

Photos  Patrick Lambin