Pourquoi Very practical? car « très pratique » a dit Michael Formanek à Phlilippe Ochem montrant ses acolytes, venus de New York et Californie pour ce concert et deux dates en Suisse : Tim Berne au saxo alto dans les groupes duquel il a souvent joué et Berne a joué avec son Big Band Ensemble Colossus et Mary  Halvorson à la guitare avec beaucoup d’effets avec laquelle il a joué avec le groupe Thumscrew ! Il précise dans les liner notes de leur disque « Even Better »  paru sur Intakt Records:  « Le nom du Very Practical Trio a un double sens pour lui : « l’instrumentation est pratique, nous ne sommes que trois et il n’y a pas de batterie. Le groupe voyage bien dans tous les sens, en ce que nous sommes de bons amis et jouons souvent ensemble dans plusieurs groupes.Nous pouvons facilement échanger nos rôles musicaux.Il n’y a pas forcément de voix principale, harmonique et basse. J’aime défier Tim & Mary dans l’écriture, et ils augmentent les implications de ma musique, et me surprennent en s’en emparant. Ce sont des musiciens incroyablement sérieux, mais sans se sentir importants pour autant ! Nous rions beaucoup ensemble et avons de grandes conversations au dîner  qui continuent après sur scène dans la musique d’une autre manière. Mais il y a aussi dans le nom du groupe un élément sardonique en ce que rien n’est pratique aujourd’hui dans le Jazz, c’est même l’opposé ! Vous faites cette musique avec amour, à partir de la poursuite de quelque chose qui, vous l’espérez, est beau et touchera  les gens. »… « « Ce n’est peut-être pas la façon d’aujourd’hui, mais j’aime l’idée d’un album comme une expérience cumulative, comme si c’était un roman ou un film, même si je sais que cela semble idéaliste et pas très pratique » (traduction personnelle Jean Daniel BURKHARDT)


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Et il est vrai que ce disque est d'une limpidité mélodique coulant de source rare dans le jazz contemporain !


Ils commencent par une intro improvisée puis retour a un thème rythmique du disque « Even Better », et beau solo d’effet fuzz, fusée fusante d'Halvorson et archet contemporain du leader crissant forestièrement sous l'échappée de Berne!


L'harmonie est presque vocale, chantée et pop dans le final de "Suckerpunch" (vidéo live Jazzdor)!

 

En effet sur scène s'ajoutent des parties improvisées aux thèmes écrits, sus, composés, du disque, les rendant méconnaissable ou plus semblables, Berne dans l'aigu presque soprano, Formanek jouant haut sur les cordes !

Puis s'énonce le thème, une des ballades, égrenée par la contrebasse, prolongée d'effets par la guitare allongeant les lignes en dobro de ses effets! Et Berne est lyrique dans ses descentes rappelant le taragot (haut-bois hongrois à anche double)  de Charles Lloyd  dans les graves lyriques, Colemanien à la Ornette dans ses accélérations aiguës ! 

Super solo araignée véloce d'Halvorson presque jeu vidéo cliquetant ! Puis ralenti par la contrebasse et saxo tres mélodique ! Si je devais penser à une période ou courant du jazz  en voyant cette jeune génération Halvorson/Laubrock (qui ajoué une pièce IIIème courant de Bill Evans lors de son dernier passage et reviendra vendredi 20 mars sans Halvorson) ce serait le IIIeme courant de Lennie Tristano, Lee Konitz, Billy Bauer et sa « Tautology »... Aveugle, Lennie Tristano avait une méthode d'enseignement particulière: Quel que soit son instrument, l'élève devait savoir chanter un standard ou composition avant de le jouer avec, quitte à s'en éloigner dans l'improvisation!


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C'était « Implausible Deniability » pour lequel  Bambarger parle de « lyrisme de Formanek sur un groove asymétrique », puis « Still hère »!

 

Ils poursuivent  un autre des longs titres ouvrant le disque, « Like statues », lente sculpture évolutive érigée par Halvorson (la planche) et Formanek (l'échafaudage vertical) et sculptée par berne ! Puis par Halvorson par touches impressionnistes insistantes ()  qui me rappellent « Niandra Lades and Usualy Just a T Shirt »de John Frusciante (guitariste de Red Hot Chili Pepper) et effets perceuses! Sculpture, statue vivante, in progress! Pour Bamgarner « il faut écouter les coups donnés par Mary Halvorson dans son solo, la trace mélodique de Berne et le punch de Formanek tiraillant sr ses cordes »

Puis un bon thème rythmique et rapide avec contrebasse montante, guitare en soutien et saxo solo ! Puis échanges guitare contrebasse pas remarqués sur le CD mais stimulants sur scène ! Et sur échappée de sax en turbulence, turbulences électriques de la guitare et de l'archet de la contrebasse ! Oui comme Formanek le dit dans les liner notes, ses acolytes ajoutent du leur à ses compos, et plus encore sur scène où leur conversation amicale autour d’un dîner se prolonge musicalement pour notre plus grand plaisir!


« Shattered », écrite comme une « lamentation ruminante que Formanek a écrite en  2018 juste après la tuerie de masse de la synagogue The Tree Of Life de Pittsburgh, souligne les possibilités dramatiques du son d’ensemble de ce trio qui frappe par un sentiment profond dans la mélodie mineur » (Bradley Bambarger, liner notes, traduction personnelle) est introduite par la guitare hispanolectrique d'Halverson, puis les descentes de la contrebasse et le lyrisme du saxo, c'est la plus dramatique du disque !

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"This next was called « The shifter »  (« Cette suivante était appelée » ? "is called"?  J’ai mal compris, ou Formanek pousse l’originalité jusqu’à la phrase prêtée par Julio Cortazar au saxophoniste Charlie Parker dans « L’homme à l’affût » : « cette note, Miles vois-tu je l’ai déjà jouée demain ! »), ce qui ne m'étonnerait pas!


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En tous cas  « The shifter »  est la composition  la plus gaie et pop du disque avec un bon solo de barrés modifiés par les effets de la guitare et des lignes brisées du saxo sur l'archet contempo puis en fin de thème un ralenti sublime du saxo en contraste !

Formanek a d’ailleurs conçu ce répertoire à la manière de chansons («Cela pourrait ne pas venir à l’esprit comme des chansons, mais je les ai composées comme l’idée personnelle que je m’en fais. J’ai conçu ces compositions comme des structures de chansons avec de la cohésion et une qualité lyrique, pas juste thème/solo/thème comme dans le Jazz habituel. Elles ne sont pas arrangées, mais les improvisations se libèrent de la chanson pour y revenir ensuite. Je pense que ce disque montre vraiment  la nature versatile dans le jeu de chacun. »)


Suit une autre ballade au long cours ou qui sait prendre le temps de s'alanguir au saxo et a la guitare de descendre puis remonter électriquement jusqu'aux coups kaléidoscopant de « Bomb thé cactus » (critique de la oolitique internationale américaine en Amérique du Sud?) Le thème le plus rock, un peu Alasnoaxis (en concert le 27 mars)!



« But Will it float »s'il pose la question de la flottabilité, coule de source et ça flotte bien, la contrebasse au mât, la guitare frêle mais rapide, coque et cordes du catamaran et saxo voile au vent! Ça flotte cependant!

Et ils finirent par « Jade visions », seule reprise originale du disque avec les lueurs tremblotantes d'Halvorson et le lyrisme de berne sur les lignes de basse de Formanek qui trouvait déjà la rythmique innovante de Scott La Faro quand est sorti « Sunday at the village vanguard »qui lui apporta la gloire posthume après sa mort dans un accident de voiture!


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Formanek dit à propos de ce thème dans les liner notes : « J’adorais Jade Visions depuis Sunday at the Village Vanguard, c’était très en avance sur la fin des années 50/ début 60, la façon dont les battements sont groupés. Quand nous étions en tournée avant d’aller au studio, je me suis soudain rendu compte que cette pièce serait idéale pour l’instrumentation  de ce trio. C’est une chose ouverte, mystérieuse et nous avons essayé de d’y apporter une atmosphère Twin Peaks dans son espace. »


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L'effet guitare est le "whammy"
d'après le guitariste mexicain  HJ Ayala !  

Jean Daniel BURKHARDT

Photos  Patrick Lambin (celles du concert)


Prochain Concert: Demain soir:


Robin Fincker reviendra le 6 mars

 

Photo de Jazzdor.

Shadowlands • Première + Das Kapital • Vive la France

Soirée double plateau au jazz Club du CSC Fossé des Treize
1ère partie avec la nouvelle création de Robin Fincker suivie par 🇫🇷 "Vive la France" 🇫🇷par Das Kapital
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« SHADOWLANDS » • PREMIÈRE • FINCKER // DOWNES // KINSELLA

Inspiré par un mélange de musiques anciennes, de folk et de plain-chant ainsi que par la peinture de Jackie Berridge, Shadowlands propose une musique chambriste et contemporaine. La rencontre de ces trois forces vives de la scène de musiques créatives Européenne, adeptes des routes de traverses entre les genres s’accorde pour sauter ensemble dans l’inconnu, sans autre ordre du jour préconçu que leur soif d’aventure et leur désir de partage.
Les compositions de Kit Downes, pianiste incontournable de la nouvelle scène Anglaise se mêlent à celles du saxophoniste et clarinettiste anglophile Robin Fincker et de la chanteuse Irlandaise Lauren Kinsella dans un désir commun d’interroger la lenteur et le geste juste. Les mélodies étirées et chantantes se retrouvent ainsi entourées d’un halo de matière sonore miroitante et mouvante. Lentement, les ombres s’étirent et se mélangent….

France 🇫🇷 Irlande 🇮🇪 Royaume-Uni 🇬🇧
Robin Fincker saxophone ténor, clarinette // Kit Downes, piano
// Lauren Kinsella, voix

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« VIVE LA FRANCE » • DAS KAPITAL

Depuis leur premier album, le groupe Das Kapital n’a cessé de décliner sous toutes ses formes son art fondamentalement «?impur?» œuvrant à brouiller les frontières entre traditions populaires et avant-garde. Rendant cette fois hommage à la musique française dans tous ses états (de Satie à Lully en passant par Claude François, Trenet, Barbara et… Plastic Bertrand?!)
Das Kapital embrasse une fois encore tout le spectre langagier du jazz moderne et des musiques contemporaines pour à la fois magnifier l’extraordinaire force mélodique de ces airs intemporels et annihiler de facto toutes ces différences artificielles entre «?grande musique?» et «?chanson populaire?». Un grand bain de jouvence libertaire?!

France 🇫🇷 Allemagne 🇩🇪 Danemark 🇩🇰

Edward Perraud, batterie // Hasse Poulsen, guitare // Daniel Erdmann saxophones

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📆 Vendredi 6 Mars
⏰ 20H30
📍Jazz Club au CSC Fossé des Treize
💸 20€ (plein) - 15€ (réduit) - 9€ (carte Jazzdor) - 8€(chômeurs, professionnels de la culture, salles partenaires) - 6€ (carte culture et atout voir)
Amusant le jeu sur les cheveux: Hasse Poulsen qui est chauve c'est rajouté la perruque de Louis XIV (et est (par moments) l'élément "baroque" de "La Marche pour la cérémonie des turcs") poussant insolemment jusqu'au bas Rock le "Vertigo Rondeau", Daniel Erdmann qui a plus de cheveux sur le dessus est en De Gaulle, les cachant sous le képi, et est l'élément Jazz lyrique  ou libre d'utiliser sur "Comme D'Habitude" le même procédé de souffle continu qu'Eric Dolphy sur sa clarinette basse dans "God Bless The Child", quant à Edward Perraud en Napoléon, cachant ses cheveux (les plus longs des trois), sous un bicorne, il bombarde pacifiquement les rythmes de sa batterie ou d'autres objets percussifs terre tellurique, ou mer liquide avec un à propos sans faille comme l'artillerie de l'empereur! A voir demain soir! Et écouter ce soir dans Jazzology à 17 et 21 h sur Radio Judaïca!


Michael Formanek reviendra avec Ingrid Laubrock le 20 mars

Photo de Jazzdor.
MAR20

Ingrid Laubrock New Quartet • Création

D’origine allemande et vivant à NYC depuis dix ans, Ingrid Laubrock s’est imposée rapidement dans le milieu des musiques créatives new-yorkaises. Nous l’avons accueilli régulièrement avec Anthony Braxton, Luc Ex, Kris Davis, Mary Halvorson mais aussi à la tête de ses propres projets.

Sa musique chevauche les frontières de l’improvisation et du jazz d’avant garde… Ce nouveau quartet est composé de musiciens qui ont tous eu un impact considérable en tant que compositeurs, interprètes et improvisateurs ; des musiciens innovants en somme, spécialistes de la musique expérimentale

🇩🇪 Allemagne 🇺🇸 États-Unis

Ingrid Laubrock, saxophones et compositions // Brandon Seabrook, guitare électrique // Michael Formanek, basse // Tom Rainey, batterie
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📆 Vendredi 20 Mars
⏰ 20H30
📍Jazz Club au CSC Fossé des Treize
💸 20€ (plein) - 15€ (réduit) - 9€ (carte Jazzdor) - 8€(chômeurs, professionnels de la culture, salles partenaires) - 6€ (carte culture et atout voir)

🚌L6 "Tribunal / Fonderie" ou 10 "Palais des fêtes"
🚋B / F / E "République"

Plus d'infos ici ➜ http://www.jazzdor.com/évènement/ingrid-laubrock-2/?instance_id=2478