Depuis hier et encore ce soir, la compagnie Calamity Jane de Sonya Oster propose, avec Gilbert Lang et Christine Wolff,  après le SCUM Manifesto de Valérie Solanas (fondatrice lesbienne de la "Society for Cutting Up Men (Société pour la couper aux hommes), qui pendant ses études de biologie introduisait illégalement des souris de laboratoire femelles pour en prouver la supériorité sur les mâles puis tira sur Andy Warhol qui lui avait volé et s'était moqué de son Manifesto et ne l'avait pas payée pour sa participation à un de ses films érotiques)  et Don Quichotte au féminin, Raüch Ohne Fiir? Fumée Sans Feu? de Gilbert Huttler en alsacien surtitré en français à 20 h 30 l'église protestante St Pierre Le Vieux avec Nootoos!

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Victor, un éducateur de jeunes enfants, est accusé par la rumeur: on a retrouvé Polo, un des jeunes, dans une cabane, une bouteille de whisky vide à ses pieds, et il aurait été abusé sexuellement. La rumeur accuse Victor....

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Mais le texte aborde aussi les anciennes superstitions du chat noir, incarné par une jolie sculpture de chat blanc remplaçant le 14ème convive au banquet à 13 d'un joaillier londonien qui, premier à quitter la table, sera assassiné huit jours plus tard.

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Sur un sujet qui aurait pu être scabreux, le texte est plus une évocation poétique d'un bestiaire fantastique, horrifique (aux noms cités avec gourmandise en latin par Christine Wolff en éducatrice entomologiste) et métaphorique de la rumeur, scarabée, tique, serpent au venin au long cours insinuant, autant de métaphores de l'effet de la rumeur et de la mort, de ces œufs se nourrissant de la pourriture des cadavres, devant de magnifiques créations vidéos de nature tourmentée, d'orages et de cieux étoilés tournoyants verts, rouges ou bleus d'Alexandre Leonard Steidl sur une magnifique planante New Wave Moyen-Âgeuse d'Enzo Patruno Oster.

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Quand au jeu, Gilbert Lang commence en costume cravate blanc de la respectabilité, troqué quand accusé pour une tête de diable aux cornes démesurées torse nu caressé par les sorcières masquées incarnées par Christine Wolff, et Sonya Oster qui joue la directrice de l'établissement mène en sorcière le sabbat sous un masque japonais, puis les masques se superposent en triptyque, et Victor finira par offrir son corps à la putréfaction de son honneur et aux larves, s'enroulant tel une chenille dans le voile d'une des sorcières, et finira dévoré par les sorcières!

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Allez les voir avant qu'ils ne soient damnés!

Jean Daniel BURKHARDT