J'apprends que Juan Carlos Caceres est mort le 8 avril 2015... Il était venu une fois venu à Pôle Sud invité par Jazzdor!

Après avoir commencé au trombone dans le jazz , Juan Carlos Caceres fait partie d’un All Stars Argentin, Juan Carlos Caceres s’installe en 1968 à Paris, alternant années-peinture et années musique. En 1971, on le retrouve dans un groupe de Latin-Rock, Malon, s’intéressant déjà au Candombe dans un style proche de Santana.


Je ne résiste pas à vous faire entendre un autre titre de Latin Rock de Juan Carlos Caceres et Malon, Dale Negro, plus dans le style exotique soul de Banda Black Rio, mais ayant toujours pour thème la réhabilitation des racines noires des musiques latines




En 1991, on retrouve Juan Carlos Caceres avec Tangofon, expérience de fusion Jazz Tango, avec le saxophoniste Espagnol Jorge Pardo, dans « El hombre que esta solo y espera ».

En 1993, Juan Carlos Caceres sort son premier album en tant que chanteur, pianiste et compositeur. « La Presencia » est une petite histoire sur les racines du Tango.

En 1996, Juan Carlos Caceres rend hommage aux premiers danseurs du Tango, les gouapes des bars mal-famés de Buenos Aires avec Supermacho.

Mais Juan Carlos Caceres continuait également d’être un ardent défenseur des racines noires, africaines du Tango, comme dans ce « Tango Negro », vision musicale du pré Tango et des percussions du Candombé coloré d’onomatopées.

En 2001, Juan Carlos Caceres sort son album le plus réussi, «Toca Tango ». Il y réhabilite une autre musique noire Argentine, La Murga, danse de procession carnavalesque populaire aux paroles souvent critiques contre le gouvernement. Ecoutons-le dans une Murga «A ver si te Animas».

Mais Juan Carlos Caceres n’abandonne pas pour autant le Tango aux racines Africaines, comme on l’entendra dans ce «Toca Tango », qui parle de la mort des noirs dans les guerres du XIXème siècle.

Si les Noirs ont aujourd’hui presque disparus de la Population Argentine, il n’en a pas toujours été ainsi. L’Argentine tient son nom du précieux métal dont étaient faits des objets offerts par les Indiens Autochtones aux explorateurs de Juan Diaz De Solis en 1524, qui bien sûr attira l’appât du gain, alimenté par la légende de la montagne Sierra Del Plata.

Beaucoup d’esclaves noirs débarquèrent en Argentine jusqu’à son abolition en 1816, après l’indépendance proclamée en 1810 à la suite de la Révolution de Mai. Ils jouent le Candombé, rythme venu du Paraguay voisin, à base de percussions. Hélas, ces noirs périrent pour la plupart, considérés comme de la chair à canon dans les guerres du XIXème siècle, d’indépendance d’abord, puis guerres dites de « reconquête nationale » dont le but était en fait d’exterminer ce qui restait d’Indiens dans les contrées les plus reculées et les plus sauvages du pays.


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En 2005, Juan Carlos Caceres signe avec la maison de disque « Mañana » aux superbes pochettes en pop-up pour son album « Murga Argentina ». Ecoutons-le dans une Milongacandombeada (mélange de Milonga et de Candombé): Cumtango.


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Quittons cette « Murga Argentina de Juan Carlos Caceres avec une autre Milongacandombeada très courte « Cachumbambé ».

En 2006 Juan Carlos Caceres a sorti « Utopia », un disque plus Jazz, arrangé par ses musiciens, mais dont il a orchestré ce Candombé : Macumambé.
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Juan Carlos Caceres y reprend également son « Tango Negro » dans une nouvelle version « Tango Negro II (La Vuelta) ».

Quittons Juan Carlos Caceres sur une Centro Murga.
Jean Daniel BURKHARDT