LE ROYAL UKULELE TOURAINE ORCHESTRA SUR LA PLAGE DES DOCKS MALRAUX
Par jean daniel burkhardt le mardi, août 22 2017, 06:33 - MUSIQUES TRADITIONNELLES - Lien permanent
Dans le cadre des activités estivales de la Plage Malraux, outre le pédalo, barque et autres kayaks, on pouvait entendre samedi à 19 h et hier dimanche 20 août à 15 h le Royal Ukulélé Touraine Orchestra, RUTO pour les intimes radiophoniques. Sous ce nom faussement pompeux se cachent depuis 2012 sous des pseudos non moins prestigieux et kitschs qui valent d'être connus trois joueurs de ukulélé et chanteurs dont un marin en guise de monsieur loyal, une contrebassiste, quatre joueuses de ukulélé et chanteuses joueuses de ukulélé dont une danseuse de claquettes habillé(e)s pour l'été à la super-énième mode mondiale reprenant des tubes pas forcément écrits pour le ukulélé de manière fort originale!
Le joueur de ukulélé chanteur à chapeau de marin et t shirt palmiers hawaïen fait office de conteur et monsieur Loyal entre deux chansons, présentant ses camarades par des histoires abracadabrantes et absurdes dont le comique et la poésie fait presque autant la valeur du spectacle que ses chansons.
Le directeur musical de l'orchestre «en camaïeu de bleu, la fleur n'étant pas du même bleu, à qui devront aller toutes vos réclamations» s'appelle Gling Izwood. J'avoue ne pas connaître les premières chansons ou leur auteur.
«A l'opposé, en noir et bleu canard (couleurs qui ne vont pas ensemble), Kleber Lepiouff, qu'on a retrouvé dans un tonneau de schnapps devant le Fat Black Pussycat» (qui existe bien, à croire que le marin au moins a fait la tournée des bars la veille. Kleber Lepiouff est le seul à avoir un pseudonyme familial: Kleber était son grand père (qui n'était pas maréchal dans la grande armée de Napoléon représenté sur la place de Strasbourg du même nom) et Lepiouff sa grand-mère bretonne.
«Faite du même bois que sa contrebasse, et habillée d'une mini-jupe en zèbre du Zoo de Beauval», la contrebasse s'appelle Meryll String (mais en plusieurs de cordes à sa contrebasse pas qu'une)!
Le marin poursuit par «It's Now Or Never»
(https://youtu.be/CwCU7ODDzYQ)
La chanteuse lead Stella Midnight «s'est fait une parure nuptiale d'un rideau de la chambre d'hôtel et quelques ficelles. N'a-t-elle pas froid le bras nu (j'en frissonne) et le muscle saillant rompu à toutes les techniques...du ukulélé!». Mais ses bras semblent avoir fait provision de soleil cet été si j'en crois le bronzage!
Ils reprennent surtout des chansons pas du tout écrites pour le ukulélé, comme «D.A.N.C.E», tube disco electro de Justice «pour les moins de 18 ans»
Mais ils reprennent aussi le «Ukulele Lady» avant un solo de claquettes et une danse effrénée d'une des chanteuses nommée Alge Tap «aux jambes extrêmement musclées grâce à la pratique intensive du vélo sur nos belles pistes cyclables du bord de Loire».
Stella Midnlight reprend aussi «Call Me» de Blondie, chanson New Wave, avec Alge Tap en espagnol. Mais c'est plus exotique que Nouvelle Vague, plus drôle et second degré.
«Dans une chemise japonaise qui donne envie de sushis, Joséphine Shaker qu'on a dû décrocher d'une des sculptures de la cathédrale à l'aide d'une échelle!»
Judy Guirland en bleu et vert d'eau, boucles d'oreilles vertes et bas bulles résilles reprend même «Epaule Tatoo» d'Etienne Daho, très différente en ukulélé, méconnaissable au début mais c'est l'intérêt de rendre les chansons des années plus écoutazbles sans synthés ni boîte à rythmes.
Autre réussite, Joga de Björk dont je me souviens sur son premier album, qui devient encore plus encore un « Emotional Landscape» atmosphérique et cosmique et là encore la mélodie est sublimée par les voix et les ukulélés.
«Voix de cristal qui a brisé de nombreuses vitres de sa voix de rossignol signalant la vague aux surfeurs du pays Basque...Dolly Patroche, toujours le nez dedans!»
Le marin reprend «Il y a toujours un coin qui me rappelle» d'Eddy Mitchell aux cuivres ou saxo remplacé par un «Toi coco, Toi coco» plus exotique qui rappelle une cuica brésilienne.
Ils finissent sur l'archet de la contrebasse par «50 ways to leave your lover» de Paul Simon.
Le marin annonce un rappel possible: «Le rappel fut créé par François Ier au Concile de Trente après un solo de luth de Lully quand Louis XIV frappa le public sur la tête d'une pelle à rats, d'où Ra-pel», c'est bien la façon la plus originale d'amener un Bis!
Après les applaudissements d'usage, ils reviennent pour une reprise de «Magnolias Forever» de Claude François moins disco c'est sûr, mais bien chantée par Stella Midnight et le marin.
Le marin «viré de tous les groupes de Touraine, il a fini par créer le sien», le fondateur et manager du groupe s'appelle Philippe «Chuck» Morris! Joséphine Shaker finit par «All I want for christmas is you» de Mariah Carey (que je dois connaître télévisés par des programmes bien plus inavouables) chanté pour la première fois à Strasbourg. Ils finissent par l'anti-consumériste et finalement peace & love parodique «Des Bisous» de Philippe Catherine!
Ils sont repartis en Touraine SAUF Meryl String, la contrebassiste qui va jouer avec Eve Risser et à un workshop au Festival Meteo Mulhouse!
Jean Daniel BURKHARDT